Fleur Pellerin veut reconstituer Palmyre... en 3D
Et si la cité antique de Palmyre, en partie détruite par l'Etat islamique, pouvait "continuer à vivre différemment"? C'est l'idée lancée par la ministre française de la Culture, Fleur Pellerin, qui propose une reconstitution en 3D des sites détruits par les terroristes.
Pour ce faire, le projet de reconstitution virtuelle "doit se fonder sur une collaboration internationale" et s'accompagnera d'une collecte de données auprès du grand public sur les sites détruits, explique la ministre dans un entretien publié vendredi par Libération. Cette reconstitution en 3D doit être "menée avec les données que l'on peut récupérer à l'extérieur des territoires de conflits, partout dans le monde, afin de ne pas mettre en danger des vies humaines sur place".
Vers une reconstitution physique des sites?
Pour constituer cette base de données iconographiques, elle compte aussi sur le grand public, précise-t-elle, évoquant la "Grande collecte" pour le centenaire de la Première Guerre mondiale ou la reconstitution de la ville de Dresde en Allemagne. "Mon ministère a lancé un appel pour rechercher le plus d'archives personnelles possible. Le succès a été incroyable", note la ministre. Selon elle, "il y a une réflexion et une méthode à mettre en oeuvre" pour ce projet.
Pour ensuite, réaliser, "pourquoi pas, des impressions 3D ou une reconstitution physique du site à partir de ces technologies"
"Les historiens et les chercheurs doivent aider à déterminer quelles périodes devront être choisies pour les reconstitutions. Palmyre n'est évidemment pas la même aux différentes époques de sa construction, au XXe siècle ou juste avant la destruction...", relève-t-elle.
Recueillir les biens culturels menacés
Pour que le résultat soit "accessible" à tous, elle évoque la possibilité d'utiliser un "casque" qui permette de se promener virtuellement dans Palmyre. Fleur Pellerin veut aussi instaurer "une législation permettant à la France d'accueillir en dépôt des biens culturels menacés, à la demande de l'Etat qui en est le propriétaire, afin de les mettre à l'abri et de les restituer ensuite lorsque la menace disparaît".