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Syrie

Abu Mohamed al-Adnani, le ministre des attentats de Daesh est mort

Daesh a annoncé mardi la mort de son porte-parole et responsable des attentats à l'étranger, tué dans la région d'Alep en Syrie. Ses appels à attaquer l'Occident étaient notamment à l'origine du meurtre des deux policiers de Magnanville.

Abu Mohamed al-Adnani est mort. Le porte-parole de Daesh a été tué dans des frappes aériennes menées par la coalition dans la région d'Alep. "Après un long voyage couronné de sacrifices, cheikh Abou Mohammed al-Adnani a rejoint les martyrs", s'est émue l'organisation terroriste, dans un communiqué datant du 29 août diffusé par son organe de communication, Amaq, et distribué aux sympathisants.

Sans préciser la date de la mort d'Abu Mohamed al-Adnani, Daesh précise que son dirigeant, l'un des plus anciens, supervisait "les opérations destinées à repousser les campagnes militaires contre Alep". Les Etats-Unis ont confirmé qu'un raid avait été mené pour viser le haut responsable dans la ville d'al-Bab, sans annoncer la mort de celui qui était le responsable des attentats à l'étranger.

Visage de Daesh

Né en 1977, dans la province d'Idlid, dans le nord-ouest de la Syrie, de son vrai nom Taha Soubhi Falaha, Abu Mohamed al-Adnani était devenu l'un des pilier de l'organisation terroriste. Avant de prêter allégeance à l'Etat islamique, il avait combattu dans les rangs d'al-Qaïda en Irak où il avait été emprisonné par les forces américaines, selon la Brookings Institution, un think tank américain. Depuis quelques années, il était devenu l'un des visages les plus connus de l'organisation terroriste.

Se servant avec efficacité des réseaux sociaux, al-Adnani est progressivement devenu un personnage important au sein du groupe extrémiste, au point que les services de renseignements occidentaux avaient tendance à le considérer comme le "ministre des attentats", chargé de motiver des jihadistes isolés et de superviser des campagnes de terreur en Occident. L'une de ses cibles privilégiés était la France.

"Fracassez lui le crâne"

Dans un message audio diffusé en septembre 2014, Abu Mohamed al-Adnani par al-Furqan, le principal média de l'Etat islamique, il avait appelé à attaquer "les forces de police et de sécurité, les services de renseignement et leurs collaborateurs" en Occident. "Si vous ne pouvez pas faire sauter une bombe ou tirer une balle, disait-il. Débrouillez vous pour vous retrouver seul avec un infidèle français ou américain et fracassez-lui le crâne avec une pierre, tuez-le à coups de couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le d'une falaise, étranglez-le, empoisonnez-le".

"Ne consultez personne et ne cherchez de fatwa de personne", poursuivait-il dans cet enregistrement.

Cet appel au meurtre, Abu Mohamed al-Adnani l'a réitéré en mai dernier juste avant le début du mois du ramadan. Preuve de son influence, Larossi Abballa, le terroriste qui a assassiné deux policiers à leur domicile de Magnanville, dans les Yvelines, avait cité ce message dans une vidéo postée sur Facebook. Le jeune homme de 25 ans disait avoir "répondu favorablement au cheick Adnani". Après l'attentat de Nice, le 14 juillet, Bernard Cazeneuve avait aussi évoqué l'influence du "message de Daesh" sur des individus comme Mohamed Lahouaiej Bouhlel, le terroriste qui a foncé sur la foule avec son camion.

J.C.