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Moyen-Orient

Syrie: Hama, symbole de la révolte

Depuis le 15 mars, 2100 personnes sont mortes en Syrie et le 31 juillet l’armée a lancé une vaste opération contre Hama au cours de laquelle 140 personnes ont trouvé la mort.

Depuis le 15 mars, 2100 personnes sont mortes en Syrie et le 31 juillet l’armée a lancé une vaste opération contre Hama au cours de laquelle 140 personnes ont trouvé la mort. - -

Hama est une ville meurtrie par la répression du régime El-Assad. Depuis une semaine, 300 personnes y ont perdu la vie dans les attaques des forces de sécurité qui bloquent désormais la cité. Pourtant un journaliste a réussi à y rentrer. Gaetan Vannay, reporter à la Radio Suisse Romande s’est confié à RMC.

Hama en Syrie, est devenue le symbole de la répression sanglante du régime du président Bachar El-Assad. En une semaine, plusieurs centaines de personnes sont mortes dans la ville. Chars postés aux endroits stratégiques, plus rien de rentre ou ne sort de la cité.

140 personnes sont mortes le 31 juillet

Depuis le 15 mars, 2100 personnes sont mortes en Syrie et le 31 juillet l'armée a lancé une vaste opération contre Hama au cours de laquelle 140 personnes ont trouvé la mort. Gaetan Vannay était sur place : « Ça a commencé ce fameux dimanche matin, à 4h30 du matin. Les chars ont pris position autour de la ville et les habitants de Hama avaient organisé une surveillance de ces troupes pour savoir ce qui allait se passer, pour anticiper ce qui s'est finalement passé, car tout le monde se doutait de l'entrée à un moment de ces chars dans la ville. A 4h30 du matin, ces veilleurs ont donné l'alerte avec le cri qui était « Allah Akbar », Dieu est Grand. Et à ce moment-là, les habitants avaient dressé quelques barricades dans la ville, sur les grands axes, pour ralentir les chars ».

« Un système de défense dérisoire »

Gaetan Vannay a aussi pu constater la volonté des habitants de Hama de ne pas se laisser envahir sans rien faire par les forces de sécurité : « Les barricades étaient assez dérisoires faites de matériaux de construction, des briques et des bouts de ferraille voir d'une ou deux carcasses de voiture et encore de pneus qui ont été enflammés dès que l'alerte a été donné pour dégager une fumée noire qui plombait toute la ville ce dimanche matin. (...) Evidemment ce système de défense était dérisoire. Les tanks sont rentrés, ont pris des positions stratégiques pour le quotidien de la ville, à des lieux de passages. A partir de là, les soldats tiraient à l'arme légère sur les habitants de Hama qu'ils voyaient passer dans leur ligne de mire. Ils tiraient aussi avec des armes plus lourdes, ces grosses mitraillettes placés sur les tanks. Et de temps en temps aussi ils utilisaient le tank lui-même pour tirer sur les habitations ».

Bachar El-Assad parle de gangs terroristes armés. Sont-ce des terroristes qui tiennent la ville ?

« Sur les dix jours que j'ai passés dans la ville avant l'entrée des chars dans la ville, je suis arrivé le 21 juillet à Hama, je n'ai assisté qu'à dix jours de manifestations quotidiennes, le soir, sauf le vendredi ou elle se déroulait l'après-midi, qui était complètement pacifique, parfaitement organisées pour le rester, structurer pour le rester pour qu'il n'y ait pas de débordement. Il y avait même des comités d'organisation et dans ces comités, il y avait des gens pour un peu calmer les familles qui avaient déjà perdus des gens, des martyrs comme ils les appellent ici, pour que justement ces familles-là, plus énervées que les autres, qui voulaient prendre les armes, pour les calmer et leur dire qu'ils voulaient une révolution pacifique : « on ne veut aucune arme, on ne veut aucun débordement ».

« Je n’ai entendu aucun coup de feu »

« Moi, en dix jours, je n'ai vu aucun gang. Je n'ai vu que des manifestations pacifiques. Je n'ai entendu aucun coup de feu. Les premiers que j'ai entendus, c'est à l'entrée des chars dans la ville et aucun habitant de Hama ne m'a fait part de tels gangs ou de tels terroristes comme les appelle le gouvernement de Bachar El-Assad. De mon expérience, de ce que j'ai vécu, les arguments avancés par le gouvernement de Bachar el-Assad sont complètement fallacieux ».

La Rédaction