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Moyen-Orient

Syrie : Gilles Jacquier, reporter à France 2, tué à Homs

La France demande que toute la lumière soit faite sur les circonstances de l'attaque qui a coûté la vie au journaliste de France Télévisions Gilles Jacquier, à Homs, en Syrie. /Photo prise le 11 janvier 2012/REUTERS/France Televisions

La France demande que toute la lumière soit faite sur les circonstances de l'attaque qui a coûté la vie au journaliste de France Télévisions Gilles Jacquier, à Homs, en Syrie. /Photo prise le 11 janvier 2012/REUTERS/France Televisions - -

C'est le premier journaliste occidental à être tué en Syrie depuis le début du soulèvement. Le Français Gilles Jacquier, grand reporter à France 2, est mort ce mercredi à Homs, à l'âge de 43 ans. Témoignages et explications.

France Télévisions a annoncé ce mercredi la mort de son grand reporter Gilles Jacquier à Homs en Syrie, le deuxième membre de l'équipe de journalistes de France 2 étant indemne. Selon la télévision syrienne Addounia, le journaliste a trouvé la mort dans une attaque qui a fait au total 8 morts et 25 blessés.
Il faisait partie d'un groupe d'une quinzaine de journalistes, « en mission autorisée par le gouvernement syrien, pour un reportage destiné au magazine de la rédaction Envoyé spécial », précise un communiqué du groupe France Télévisions, qui dit être « en contact avec les autorités syriennes et françaises pour rapatrier le corps et l'équipe de France 2 ».

« Le 4e tir a été fatal à Gilles »

« Ce qui semble s’être passé, explique Thierry Thuillier, le directeur de l'information de France Télévisions, c’est que l’équipe a reçu 3-4 tirs d’obus, de mortiers ou de roquettes – on ne sait pas exactement. Le quatrième a été fatal à Gilles, qui était un grand journaliste, un grand homme, qui va nous manquer beaucoup. On est effondré. Et maintenant nous avons comme objectif de ramener l’équipe et Gilles le plus vite possible à Paris, pour le rendre à sa famille ».

Le ministère français des Affaires étrangères demande aux autorités syriennes que toute la lumière soit faîte sur ce drame.

« C'était le chaos »

Présent lors des faits à Homs, Jens Franssen, journaliste à la radio-télévision belge VRT raconte comment son collègue français, Gilles Jacquier, a été tué : « Sous la conduite des services de sécurité, nous avons visité une partie de la ville. […] Nous avons pu interviewer quelques habitants. Ensuite nous avons été dirigés vers un autre quartier. Quelques minutes avant l'accident, il y a eu une manifestation pro-Assad de quelques jeunes. Nous leur avons posé quelques questions puis on a continué. Une centaine de mètres plus loin, il y a eu une première explosion d'une grenade. Tout le monde a commencé à courir et, avec quelques journalistes, nous avons couru vers un immeuble. Au moment où j'y rentrais, une deuxième grenade a explosé juste devant. Il y a eu ensuite quelques explosions, trois ou quatre au total, je pense.
C'était le chaos. Les gens criaient. Il y avait du sang sur le sol. Personne ne savait ce qui se passait. Je suis entré dans un appartement, il y avait un collègue néerlandais qui avait l'air blessé, mais après coup, ça avait l'air d'aller. Quelques minutes plus tard, nous sommes descendus. Dans la cage d'escalier, j'ai vu un collègue français de France 2 qui gisait sans vie ».