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Moyen-Orient

Qui est l'émir du Qatar, reçu par Macron ce vendredi?

Le cheikh Tamim Al Thani, en juillet 2016.

Le cheikh Tamim Al Thani, en juillet 2016. - Diana Sanchez - AFP

L'émir du Qatar, le cheikh Tamim Al Thani, est reçu ce vendredi à l'Elysée par Emmanuel Macron. Au programme des discussions, la coopération en matière de sécurité entre la France et le Qatar, souvent accusé d'entretenir une position ambigüe sur le terrorisme, mais aussi la coopération économique.

Il s'agit de leur première rencontre. Le président de la République Emmanuel Macron reçoit ce vendredi après-midi à l'Elysée l'émir du Qatar, Tamim Al Thani. La venue du dirigeant qatari avait été confirmée par la présidence française jeudi.

Au menu de leurs discussions, la coopération en matière de sécurité avec ce pays souvent accusé d'entretenir une position ambigüe sur le terrorisme, mais aussi la coopération économique, le Qatar étant l'un des Etats les plus riches de la planète. Mais l'émir vient surtout chercher le soutien d'Emmanuel Macron dans la crise diplomatique qui l'oppose depuis plusieurs mois à l'Arabie Saoudite et ses alliés.

Un dirigeant isolé

Le cheikh Tamim Al Thani est en effet très isolé depuis la rupture des relations avec ses voisins du Golfe, et cherche à entretenir ses amitiés. Ainsi, jeudi, pour son premier déplacement officiel à l'étranger depuis le début de la crise du Golfe, l'émir du Qatar a été reçu à Ankara par le président turc Recep Tayyip Erdogan, l'un de ses principaux alliés. 

Le monarque de 37 ans, au pouvoir depuis juin 2013 après l'abdication de son père, l'émir Hamad Ben Khalifa Al Thani, avait été reçu à plusieurs reprises à l'Elysée par François Hollande. Mais c'est la première fois qu'il rencontre le nouveau président français Emmanuel Macron.

"L'isolement dure maintenant depuis plus de cent jours et cela commence à peser à la fois sur l'image de tous les pays du Golfe, mais également sur les économies. Il faut à un moment donné provoquer un déclic, c'est peut-être la raison de l'arrivée de l'émir auprès d'Emmanuel Macron", fait valoir Nabil Ennasri, directeur de l'Observatoire du Qatar. "L'émir veut trouver en la France soit un allié, soit au moins un médiateur", estime-t-il.

Des moyens quasi-illimités

Comme son prédécesseur, Emmanuel Macron devrait ménager l’homme fort de Doha. Ce dernier est en effet à la tête, avec sa famille qui domine le Qatar depuis 170 ans, de l’un des fonds souverains les plus puissants du monde, composé de 300 milliards de dollars d’actifs.

Le Qatar cherche en effet à accroître la coopération économique avec la France, pays où l'émirat dispose déjà d’une vitrine considérable: le PSG, dont Tamim Al Thani, qui en est propriétaire, suit le parcours sportif de très près.

L'émir qatari se sert notamment de la communication rodée autour du club de football pour faire oublier les critiques régulières de son pouvoir, régulièrement accusé de financer les groupes terroristes au Moyen-Orient. Des accusations toujours rejetées par les autorités du Qatar.
A.S. avec Alexis Cuvillier