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Moyen-Orient

Paris veut "une enquête transparente" sur des accusations d'exécutions de migrants par l'Arabie Saoudite

Le drapeau saoudien. PHOTO D'ILLUSTRATION

Le drapeau saoudien. PHOTO D'ILLUSTRATION - IconSport

La France appelle "au respect du droit international et à la protection des populations civiles", a annoncé le Quai d'Orsay ce mardi, au lendemain de la publication d'un rapport accusant les gardes-frontières saoudiens d'avoir tué des centaines de migrants éthiopiens.

La France a indiqué ce mardi qu'elle avait pris "note" du rapport publié par Human Rights Watch accusant des gardes-frontières saoudiens d'avoir tué des "centaines" de migrants éthiopiens et appelé les autorités saoudiennes "à conduire une enquête transparente sur ces allégations".

"La France suit étroitement le respect des droits de l'Homme en Arabie Saoudite et au Yémen", souligne le ministère français des Affaires étrangères dans une déclaration à l'AFP.

"Nous abordons ces questions avec les autorités saoudiennes, y compris au plus haut niveau, et les appelons au respect du droit international et à la protection des populations civiles", a ajouté le Quai d'Orsay.

Une enquête conjointe

Mardi, le gouvernement éthiopien a annoncé qu'il allait mener une enquête conjointe avec l'Arabie Saoudite.

"À ce stade critique, il est fortement recommandé de faire preuve de la plus grande retenue et de ne pas faire de déclarations inutiles jusqu'à ce que l'enquête soit terminée", a indiqué le gouvernement, assurant que "les deux pays, malgré cette malheureuse tragédie, entretiennent d'excellentes relations de longue date".

Dans un rapport publié lundi, Human Rights Watch (HRW) affirme que les gardes-frontières saoudiens ont tué des "centaines" de migrants éthiopiens qui tentaient de pénétrer dans la riche monarchie du Golfe via la frontière avec le Yémen, entre mars 2022 et juin 2023. Les autorités saoudiennes contestent les faits rapportés par l'ONG

Les États-Unis, partenaires de longue date de la monarchie du Golfe, ont appelé à une enquête.

Des accusations "très graves"

Ce rapport est "très inquiétant" et porte des accusations "très graves", a déclaré un porte-parole de l'ONU, relevant toutefois qu'il est difficile de "confirmer" ces allégations.

Dans ce document de 73 pages, HRW s'appuie sur des entretiens avec 38 migrants éthiopiens ayant tenté de pénétrer en Arabie Saoudite depuis le Yémen, des images satellites, des vidéos et photos publiées sur les réseaux sociaux "ou recueillies auprès d'autres sources".

Les personnes interrogées ont évoqué des "armes explosives" et des tirs à bout portant, les gardes-frontières saoudiens demandant aux Éthiopiens "sur quelle partie de leur corps ils préféreraient que l'on tire

Des centaines de milliers d'Éthiopiens travaillent en Arabie Saoudite, empruntant parfois la "route de l'Est" reliant la Corne de l'Afrique au Golfe, en passant par le Yémen, pays pauvre et en guerre depuis plus de huit ans

A.G avec AFP