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Palestine

Un premier convoi humanitaire vers Gaza a passé la frontière par le point de passage de Rafah

Des camions sont entrés dans la bande de Gaza, où une crise humanitaire est en cours. Cette enclave palestinienne est privée d'eau, de nourriture et d'électricité et subit des bombardements quotidiens d'Israël, en riposte à l'attaque du Hamas du 7 octobre dernier.

L'aide humanitaire commence ce samedi à passer vers le territoire palestinien de Gaza, désespérément attendue par ses habitants qui manquent de tout, subissant depuis deux semaines un siège total de la part d'Israël et des bombardements continus.

La télévision d'Etat égyptienne a montré plusieurs camions traverser l'immense porte du poste-frontière de Rafah. L'acheminement de l'aide a commencé, ont confirmé à l'AFP une source de sécurité et un responsable du Croissant-Rouge égyptien.

Vingt camions

Vingt camions du Croissant-Rouge égyptien, qui se charge de l'acheminement de l'aide des différentes agences de l'ONU, sont entrés dans le terminal égyptien, a constaté un correspondant de l'AFP sur place.

Côté palestinien, 36 semi-remorques se sont dirigés vers la partie égyptienne du terminal, pour charger les premières cargaisons. Quatre ambulances, deux véhicules de l'ONU et deux véhicules de la Croix-Rouge étaient également visibles côté palestinien.

Quelque 175 camions chargés d'aide humanitaire sont massés depuis des jours entre l'Egypte et Gaza.

Urgence humanitaire

Alors que le conflit entre dans sa troisième semaine, cette aide doit faire la différence "entre la vie et la mort" pour de nombreux Gazaouis, qui manquent d'eau, de nourriture, de médicaments et d'électricité, a souligné ce vendredi à Rafah le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Si ce premier convoi est une avancée, les Nations unies et d'autres organismes ont prévenu que l'aide ne serait toujours pas à la hauteur des besoins. Les 2,3 millions d'habitants de la bande de Gaza subissent un siège total les privant d'eau, d'électricité et de nourriture tandis qu'Israël continue de pilonner ce territoire.

L'aide devra être "conséquente", de l'ordre de 100 camions par jour, a déclaré ce mercredi Martin Griffiths, le chef des situations humanitaires d'urgence à l'ONU, soit les niveaux d'avant le conflit ; les habitants dépendent déjà en grande partie de l'aide humanitaire, un blocus terrestre, maritime et aérien y étant en vigueur depuis 2007.

Une aide conditionnée aux actions du Hamas

Ce mercredi, Joe Biden a affirmé avoir obtenu du président égyptien de "laisser jusqu'à 20 camions traverser" au passage de Rafah, le seul qui ne soit pas contrôlé par Israël. Toutefois, cette aide a été repoussée de quelques jours en raison de travaux à effectuer sur la route, détruite par les bombardements israéliens.

"Si le Hamas (s'en) saisit ou ne les laisse pas passer (...) alors ce sera fini", avait néanmoins prévenu le président américain.

De son côté, l'État d'Israël a affirmé que cette aide ne transitera pas par son territoire tant que les otages détenus par le Hamas ne seront pas libérés.

Après la frappe sur un hôpital de Gaza, la guerre de communication
Après la frappe sur un hôpital de Gaza, la guerre de communication
16:02

Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël par les hommes du Hamas depuis le 7 octobre, au premier jour de l'attaque des combattants menée à partir de Gaza, selon les autorités israéliennes.

Dans la bande de Gaza, 4.137 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans les bombardements incessants menés en représailles par l'armée israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.

Salomé Robles avec AFP