Josep Borell pointe le risque d'un "deux poids, deux mesures" de l'UE sur l'Ukraine et Gaza

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, très engagé en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza, a une nouvelle fois appelé les Vingt-Sept à unir leur voix sur la guerre entre Israël et le Hamas.

"La force de l'UE, c’est son union." Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a déploré ce mardi 16 avril dans les colonnes du Monde les "divisions claires et profondes" de membres de l'Union européenne sur la guerre entre Israël et le Hamas.

Depuis le début du conflit, le 7 octobre dernier, dans la bande de Gaza, Josep Borrell appelle à un cessez-le-feu et un accès immédiat à de l'aide humanitaire "sans entrave" à la population, en grande majorité déplacée et pilonnée par les frappes de l'armée israélienne.

"La force de l'UE, c’est son union. Sur ce dossier, les Européens ont malheureusement montré des divisions claires et profondes, a-t-il constaté. Cela montre les limites d’une UE qui vote à l’unanimité."

Une "position consensuelle" à trouver

Il a alors pris l'exemple de la France qui, selon lui, a "changé de position et demande maintenant un cessez-le-feu immédiat, alors que d’autres estiment toujours que cela ne permettrait pas à Israël de se défendre".

D'après Josep Borrell, l'Union européenne devrait avoir la même "position consensuelle" sur Gaza que sur l'Ukraine, en guerre depuis l'invasion de la Russie en février 2022.

"Si dire que couper l’eau, l’électricité, la nourriture à une population assiégée est contraire au droit international en Ukraine, alors c’est la même chose à Gaza", a-t-il déclaré. Et de conclure: "Si on n’accepte pas cette position universaliste, nous sommes accusés de 'deux poids deux mesures'".

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La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque lancée par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine dans le sud d'Israël, qui a causé la mort d'au moins 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a juré d'"anéantir" le Hamas et a lancé une offensive militaire qui a fait plus de 33.000 morts, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Théo Putavy