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Palestine

Guerre Israël-Hamas: un Nouvel an sous les bombes dans la bande de Gaza, tirs de roquette en Israël

Les bombardements se sont poursuivis dans la bande de Gaza pendant la nuit du dimanche 31 décembre à ce lundi 1er janvier. Au moins 24 morts ont été recensés pendant la nuit.

Israël et la bande de Gaza sont entrés dans l'année 2024 sans pause dans les combats, l'armée israélienne poursuivant son pilonnage intensif du territoire palestinien, faisant au moins 24 morts dans la nuit. Le Hamas a tiré des roquettes sur Tel-Aviv et le sud d'Israël au moment exact du Nouvel an.

"Terrifié"

Les sirènes d'alerte aérienne ont retenti dans plusieurs parties d'Israël, tandis que des roquettes ont été interceptées par les systèmes de défense antimissile israéliens à minuit précise. Des personnes qui célébraient le Nouvel an dans une rue festive ont couru se mettre à l'abri, tandis que d'autres continuaient à faire la fête.

"J'étais terrifié, c'était la première fois que je voyais des missiles, c'est terrifiant, voilà la vie que nous vivons, c'est dingue", a déclaré Gabriel Zemelman, 26 ans, devant un bar de Tel-Aviv où il s'était rassemblé avec ses amis pour le réveillon.

Les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas au pouvoir à Gaza, ont revendiqué les deux attaques dans une vidéo publiée sur leurs réseaux sociaux, affirmant avoir tiré des roquettes M90 en "réponse aux massacres de civils" perpétrés par Israël. L'armée israélienne a confirmé l'attaque, sans faire état de victimes ou de dégâts dans un premier temps.

Pas le coeur "à danser"

Les célébrations du Nouvel An ont été plus sobres que d'habitude en Israël, même à Tel-Aviv, capitale de la fête, près de trois mois après l'attaque sanglante du Hamas en territoire israélien le 7 octobre qui a déclenché la guerre, et tandis que de nombreux otages sont toujours prisonniers dans la bande de Gaza.

Deux mois au coeur du conflit entre le Hamas et Israël
Deux mois au coeur du conflit entre le Hamas et Israël
24:07

Parmi les jeunes rencontrés dans les rues de Tel-Aviv peu avant l'attaque de roquettes, Ran Stahl, 24 ans, n'avait pas le coeur "à danser" et à s'amuser.

"Car à la minute où je commence à danser, la tristesse et le deuil reviennent", raconte le jeune homme, dont un ami est mort dans l'attaque du festival de musique Tribe of Nova le 7 octobre.

Frappes sans relâche

Dans la bande de Gaza, assiégée et dans une situation humanitaire désespérée pour les Palestiniens, les bombardements continuent sans relâche. La guerre se poursuivra encore pendant "de nombreux mois", a averti le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 24 civils ont été tués et plusieurs dizaines d'autres blessés dans la nuit du Nouvel An par des frappes israéliennes. Des raids aériens ont visé le centre de Khan Younès et au moins sept autres villes de la bande de Gaza, a-t-il précisé.

La veille, au moins 48 Palestiniens avaient été tués dans des frappes sur la ville de Gaza, et une autre frappe sur le campus de l'Université Al-Aqsa de Gaza avait fait au moins 20 morts, selon la même source.

"L'année 2023 a été la pire de ma vie"

"L'année 2023 a été la pire de ma vie", raconte Ahmed al-Baz, 33 ans, qui a dû quitter son domicile dans la ville de Gaza pour un camp de fortune à Rafah, dans le sud du territoire. "Nous avons vécu une tragédie que même nos grands-parents n'ont pas connue", poursuit-il.

"Nous avons vécu l'enfer et côtoyé la mort elle-même."
Les tentes d'un camp de déplacés palestiniens à Rafah dans les territoires palestiniens, le 31 décembre 2023
Les tentes d'un camp de déplacés palestiniens à Rafah dans les territoires palestiniens, le 31 décembre 2023 © AFP

"Assez de cette guerre! Nous sommes totalement épuisés. Nous sommes constamment déplacés d'un endroit à l'autre, dans le froid", se plaint Oum Louay Abou Khater, 49 ans, dans le même camp.

Ces dernières semaines, l'armée israélienne s'est déployée dans le nord de la bande de Gaza, puis vers Khan Younès (sud) et récemment dans les camps du centre de ce territoire où 1,9 million d'habitants (85% de la population) ont dû fuir leur foyer en raison des combats. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde contre la menace croissante de propagation de maladies infectieuses et l'ONU a dit craindre une famine.

JD avec AFP