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Palestine

Gaza: le Jihad islamique confirme la conclusion d'une trêve avec Israël

Un bâtiment de Gaza touché par un tir de l'armée israélienne, le 7 août 2022.

Un bâtiment de Gaza touché par un tir de l'armée israélienne, le 7 août 2022. - MAHMUD HAMS - AFP

Le groupe armé palestinien confirme la mise en place d'une trêve avec Israël après trois jours de violences meurtrières dans la bande de Gaza.

Le groupe armé palestinien Jihad islamique a annoncé ce dimanche avoir accepté un accord de trêve avec Israël, après la mort de 43 Palestiniens dont des enfants dans des raids aériens israéliens sur la bande de Gaza en trois jours d'hostilités.

L'Égypte, à l'origine d'une médiation entre les deux protagonistes, a appelé à une trêve à partir de 23H30 locales (20H30 GMT), d'après une source de sécurité égyptienne.

Le Jihad islamique a confirmé qu'il "cesserait les hostilités" à partir de cette heure-là, mais qu'il se réservait "le droit de répondre à toute (nouvelle) agression" israélienne.

Israël n'a pas réagi publiquement à l'accord, mais le médiateur égyptien a affirmé plus tôt avoir obtenu le feu vert des autorités israéliennes pour un arrêt des hostilités.

Plusieurs roquettes lancées

"Il y a peu de temps, une formule a été trouvée pour l'accord de trêve, qui porte notamment sur l'engagement de l'Egypte à oeuvrer en faveur de la libération de deux prisonniers" du Jihad islamique aux mains d'Israël, a affirmé dans un communiqué Mohammed Al-Hindi, chef de la branche politique du groupe armé palestinien.

Avant cette annonce, l'organisation islamiste armée avait lancé plusieurs roquettes en direction d'Israël et de Jérusalem, qui ont été interceptées par le système de défense antimissiles israélien, selon l'armée.

Dans la bande de Gaza, 17 Palestiniens dont neuf enfants ont été tués dimanche dans les raids israéliens notamment sur Jabaliya, la ville de Gaza et Rafah, a indiqué le ministère de la Santé du mouvement armé palestinien Hamas, au pouvoir dans cette enclave sous blocus israélien depuis plus de 15 ans.

Depuis le début vendredi de l'opération israélienne ciblant le Jihad islamique dans l'enclave paupérisée, "43 Palestiniens sont tombés en martyrs dont 15 enfants" et "311 ont été blessés", selon un dernier bilan du ministère, qui a fait en outre état d'immeubles entiers détruits dans les frappes.

Des blessés côté israélien

Aussitôt les roquettes tirées dimanche depuis Gaza, les sirènes ont retenti dans le secteur de Jérusalem, de Tel-Aviv et d'Ashkelon pour alerter sur ces projectiles et des habitants ont accouru dans les abris.

En Israël, trois personnes ont été blessées par des tirs de roquettes depuis vendredi, selon un dernier bilan des secouristes. Selon l'armée israélienne, des centaines de roquettes ont été tirées à partir de Gaza depuis vendredi, mais la grande majorité ont été interceptées.

Les autorités israéliennes affirment par ailleurs que certains des morts palestiniens auraient été tués dans des tirs de roquettes ratés du Jihad islamique vers Israël, tombées dans l'enclave palestinienne de quelque 2,3 millions d'habitants.

Urgence de médicaments à Gaza

A Gaza, le directeur de l'hôpital al-Chifa a affirmé que son établissement avait besoin d'urgence de médicaments et d'électricité pour continuer à pouvoir soigner les blessés.

L'unique centrale électrique de Gaza a été fermée samedi en raison d'un manque de carburant, quatre jours après qu'Israël a fermé les points de passage avec l'enclave en invoquant des raisons de sécurité.

Au moment des tirs de roquettes vers Jérusalem, des centaines d'Israéliens célébraient une fête juive dans la Vieille ville située dans le secteur oriental de la Ville sainte, occupé par Israël.

Des nationalistes juifs se sont rendus à l'occasion sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam mais aussi site le plus sacré du judaïsme appelé Mont du Temple, suscitant des condamnations dans des pays arabes.

Craintes de représailles du Jihad islamique

L'armée israélienne a présenté son opération comme une "attaque préventive" contre le Jihad islamique, au cours de laquelle ses principaux chefs militaires à Gaza, Tayssir Al-Jabari et Khaled Mansour, ont été tués de même que plusieurs combattants du groupe.

La mort des chefs militaires a été confirmée par le Jihad islamique, considéré comme "terroriste" par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne. Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a affirmé que l'opération à Gaza continuerait "aussi longtemps que nécessaire", qualifiant la frappe ayant tué samedi Khaled Mansour de "résultat extraordinaire".

Les autorités israéliennes ont justifié leur opération par leurs craintes de représailles du Jihad islamique après l'arrestation de Bassem al-Saadi le 1er août en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël. L'Egypte doit s'employer à obtenir la libération de Bassem al-Saadi dans le cadre de l'accord de trêve, d'après le Jihad islamique.

Ces deux derniers jours, quelque 40 membres du Jihad islamique ont été arrêtés par les forces israéliennes en Cisjordanie.

La confrontation entre Israël et le Jihad islamique est la pire depuis celle entre Israël et le Hamas en mai 2021. Cette dernière avait fait en 11 jours 260 morts côté palestinien dont des combattants et 14 morts en Israël, dont un soldat, d'après les autorités locales.

P.B. avec AFP