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Palestine

Gaza: l'OMS alerte sur des hôpitaux "complètement submergés"

Un homme blessé attend d'être soigné alors qu'un cadavre se trouve au sol, à l'hôpital koweïtien de Rafah, après des bombardements israéliens, le 12 février 2024.

Un homme blessé attend d'être soigné alors qu'un cadavre se trouve au sol, à l'hôpital koweïtien de Rafah, après des bombardements israéliens, le 12 février 2024. - MOHAMMED ABED / AFP

Le représentant de l'OMS dans les territoires palestiniens occupés a fait savoir que moins de la moitié des opérations humanitaires de l'organisationà Gaza avaient pu être menées depuis le début de la guerre.

Une situation humanitaire qui continue de se dégrader dans l'enclave palestinienne, plus de quatre mois après le début de la guerre. Moins de la moitié des missions de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) visant à acheminer de l'aide à Gaza ont été autorisées alors que les hôpitaux y sont "complètement débordés", a indiqué mercredi 14 février le représentant de l'OMS dans les territoires palestiniens occupés, le docteur Rik Peeperkorn, s'exprimant en visioconférence depuis Gaza.

"Les hôpitaux sont complètement submergés, débordés et insuffisamment approvisionnés", a-t-il affirmé.

Le personnel, a-t-il décrit, est obligé de procéder à des amputations, faute de moyens pour soigner les patients dont une intervention chirurgicale pourrait sauver les membres dans un environnement normal.

"Des couloirs humanitaires doivent exister pour l'OMS"

Dénonçant "le rétrécissement de l'espace humanitaire" à Gaza, il a accusé Israël de continuer à "entraver l'acheminement de l'aide humanitaire" dans le territoire palestinien, ravagé par la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre.

Depuis le mois de novembre, "seulement 40%" des missions de l'OMS vers le nord de Gaza ont été autorisées, et "depuis janvier, ce chiffre est beaucoup plus bas", a détaillé le Dr Peeperkorn. Ce taux s'élève à environ 45% pour le sud.

Les autres "ont été refusées, entravées ou reportées", a-t-il dit. "C'est absurde. Même en l'absence d'un cessez-le-feu, des couloirs humanitaires doivent exister pour que l'OMS, les Nations unies et leurs partenaires puissent faire leur travail. Nous devons mettre en place un système de déconfliction pragmatique et différent pour pouvoir faire notre travail", a-t-il affirmé.

"Désastre humanitaire"

L'attaque du Hamas a entraîné la mort de plus de 1.160 "personnes, en majorité civiles, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes. En représailles, Israël mène une offensive militaire d'envergure qui a fait plus de 28.500 morts à Gaza, en grande majorité des civils, et des dizaines de milliers de blessés, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.

Les médiateurs internationaux intensifiaient mercredi leurs efforts en vue d'une trêve entre Israël et le Hamas et dans l'espoir d'éviter un assaut terrestre israélien contre Rafah à l'extrême sud de la bande de Gaza.

"Des activités militaires dans cette zone si densément peuplée seraient bien sûr une catastrophe inimaginable et élargiraient la portée du désastre humanitaire au-delà de ce que l'on peut imaginer", a mis en garde Rik Peeperkorn. La veille, le chef des Affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, avait assuré que les opérations militaires israéliennes à Rafah "pourraient conduire à un massacre".

G.G. avec AFP