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Palestine

"Des pénuries de tout": un porte-parole de MSF à Gaza appelle à des "cessez-le-feu pour la population"

La bande de Gaza est pilonnée par les bombardements israéliens depuis les attaques sans précédent du Hamas samedi. Sur place, les ONG font état d'une "situation catastrophique".

Hôpitaux surchargés, pénuries, centaines de milliers de déplacés... Depuis samedi et l'attaque historique du Hamas en Israël, la bande de Gaza est bombardée par l'armée israélienne. Une "situation vraiment dramatique, catastrophique qui empire chaque jour", a affirmé ce jeudi soir sur BFMTV Louis Baudoin-Laarman, porte-parole de Médecins sans frontières (MSF) à Gaza.

Le représentant de l'ONG a demandé des "cessez-le-feu pour les populations, ne serait-ce que pour se ravitailler en nourriture ou en eau".

Lundi, l'armée israélienne a débuté un "siège total" de la bande de Gaza, provoquant des "pénuries de tout: eau, électricité, carburant, médicaments, etc."

"Des gros besoins"

Depuis le début de cette nouvelle guerre entre le Hamas et Israël et le "siège total" de la bande de Gaza, plus de 338.000 personnes (15% de la population) ont déjà été déplacées, selon l'ONU. Un chiffre qui devrait augmenter. Et tant qu'un corridor humanitaire ne sera pas ouvert au sud, à la frontière égyptienne, les civils ne pourront quitter l'enclave, coupée du monde par un haut mur érigé par l'État hébreu et appauvrie depuis 16 ans à cause d'un blocus imposé par Tel-Aviv.

Bande de Gaza : en quoi consiste le "siège total" envisagé par l'armée israélienne ?
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"Il faut pouvoir laisser sortir la population civile", a appelé Louis Baudoin-Laarman sur notre antenne, assurant qu'"il n'y a pas de lieu sûr en ce moment à Gaza".

Si un corridor humanitaire est réclamé par de nombreux acteurs internationaux, le passage par le sud ne sera pas simple. Le poste-frontière de Rafah, le seul accès à l'Égypte, a été bombardé plusieurs fois par les Israéliens cette semaine. Tout comme de très nombreux immeubles abritant des civils au sein desquels les terroristes se cachent.

Cette situation fait craindre une crise humanitaire majeure. "Il y a des gros besoins. Tous les lits d’hôpitaux sont pleins (...) Les bombes tombent jour et nuit", a alarmé le porte-parole de MSF, qui a utilisé en trois jours, l'équivalent de trois semaines de son "stock d'urgence" devant durer deux mois.

Théo Putavy