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Palestine

Cisjordanie: les images du commando israélien envoyé dans un hôpital pour "neutraliser trois terroristes"

Les autorités israéliennes disent avoir "neutralisé" ensemble Mohammad Jalamnah, un "terroriste du Hamas", ainsi que "deux autres terroristes", Bassel et Ayman Ghazawi.

Des images spectaculaires. Les forces israéliennes ont envoyé ce mardi 29 février un commando déguisé en personnel médical et en civil dans un hôpital Avicenne de Jénine, en Cisjordanie occupée, pour exécuter trois hommes présentés comme des "terroristes", dont l'un en lien avec le Hamas.

Comme l'a constaté BFMTV via des images de vidéosurveillance de l'hôpital, le commando est composé de plusieurs hommes et femmes portant une blouse blanche de médecin, ou bien un siège pour bébé, pénètrent dans l'établissement, armes de guerre à la main.

Des membres du commando israélien à l'hôpital de Jenine, janvier 2024
Des membres du commando israélien à l'hôpital de Jenine, janvier 2024 © BFMTV

Un journaliste de l'AFP a vu les corps des trois hommes. Un brancard, sur lequel un oreiller percé par une balle était tâché de sang, laissait peu de doute sur la nature de l'opération. Plus loin, un matelas portait encore des traces de sang, dont certaines avaient éclaboussé le sol et les murs.

Un brancard taché de sang à l'hôpital de Jenine, janvier 2024
Un brancard taché de sang à l'hôpital de Jenine, janvier 2024 © Zain JAAFAR / AFP

Meurtre "odieux"

Dans un communiqué commun, l'armée, la sécurité intérieure et la police israéliennes ont indiqué avoir "neutralisé" ensemble Mohammad Jalamnah, un "terroriste du Hamas", ainsi que "deux autres terroristes", Bassel et Ayman Ghazawi.

"Bassel Ghazawi était soigné depuis le 25 octobre" dans cet hôpital, a souligné déclaré à l'AFP le Dr. Naji Nazzal, directeur médical de l'établissement.

La mère de Bassel et Ayman Ghazawi devant l'hôpital de Jenine, janvier 2024
La mère de Bassel et Ayman Ghazawi devant l'hôpital de Jenine, janvier 2024 © Zain JAAFAR / AFP

"Nous ne voulons pas transformer les hôpitaux en champ de bataille avec les patients à droite, les médecins et infirmières à gauche, et les terroristes au milieu. Mais nous sommes encore plus déterminés à ne pas laisser les hôpitaux qui permettent aux terroristes de cacher les armes, de se reposer et de sortir pour mener une attaque"; dit pour sa part Herzi Halevi, chef d’État-major et général israélien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé sur X (ex-Twitter) des meurtres "odieux" qui relevaient de "crimes contre l'Humanité". Le ministère de la Santé palestinien a pour sa part souligné dans un communiqué que les établissements hospitaliers étaient protégés par le droit international.

Il "appelle urgemment l'Assemblée générale des Nations unies, les institutions internationales et les organisations de défense des droits de l'Homme à mettre fin à l'enchaînement quotidien de crimes commis par l'occupation (israélienne) contre notre peuple et nos centres de santé".

De nouvelles attaques planifiées?

Selon le communiqué des forces israéliennes, Jalamnah "entretenait des contacts avec des postes de commandement du Hamas à l'étranger et (avait) été blessé alors qu'il tentait de fomenter un attentat à la voiture piégée", il y a quelque temps. Il aurait aussi "transféré des armes et des munitions à des terroristes afin de mener des attaques" et "planifié un raid inspiré des massacres du 7 octobre".

Le Hamas a bien confirmé l'affiliation de Jalamnah. Et le Jihad islamique, un autre mouvement islamiste palestinien, a revendiqué celle des deux frères Ghazawi. Les funérailles de ces deux derniers ont été organisées en fin de matinée.

Pour leur part, les États-Unis ont appelé à préserver les hôpitaux palestiniens en marge de ce conflit. "De manière générale, nous voudrions que les hôpitaux soient protégés. Il est important qu’aucun civil ne soit blessé", dit Matthew Miller, porte-parole du département d’État américain.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV