BFMTV
Moyen-Orient

Nouvelles violences en Syrie, des civils fuient au Liban

Des membres de la Croix-Rouge libanaise accueillent des civils ayant fui la Syrie à leur arrivée à Wadi Khaled, dans le nord du Liban. Des centaines de Syriens ont fui vers le Liban voisin alors que trois personnes ont trouvé la mort samedi lors de l'entr

Des membres de la Croix-Rouge libanaise accueillent des civils ayant fui la Syrie à leur arrivée à Wadi Khaled, dans le nord du Liban. Des centaines de Syriens ont fui vers le Liban voisin alors que trois personnes ont trouvé la mort samedi lors de l'entr - -

par Khaled Yacoub Oweis AMMAN (Reuters) - Trois personnes ont trouvé la mort samedi lors de l'entrée de l'armée et de miliciens favorables au...

par Khaled Yacoub Oweis

AMMAN (Reuters) - Trois personnes ont trouvé la mort samedi lors de l'entrée de l'armée et de miliciens favorables au président syrien Bachar al Assad à Tel Kelakh, près de la frontière libanaise, a annoncé un défenseur des droits de l'homme.

Une femme qui s'est réfugiée au Liban a raconté avoir aperçu des militaires et des miliciens entrer dans la ville puis avoir entendu des tirs de mitrailleuse. "Hier, il y a eu une manifestation pacifique à Tel Kelakh mais aujourd'hui c'est l'affrontement", a-t-elle dit.

Le corps d'un des trois manifestants tués a été emporté au Liban.

Vendredi, les rassemblements contre le régime après la prière ont une nouvelle fois été réprimés. Il y a eu neuf morts, a dit Ammar Kourabi, qui dirige l'Organisation nationale pour les droits de l'homme en Syrie - quatre tués à Homs, dans le centre du pays, trois dans des localités autour de la capitale Damas et deux à Deraa, dans le Sud.

Les affrontements ont cependant été moins nombreux que les semaines précédentes et des témoins ont affirmé que les forces de sécurité avaient dans certains cas évité la confrontation, se pliant apparemment à des consignes de modération.

CRITIQUES FRANÇAISES

De nombreuses arrestations ont toutefois été opérées, notamment à Daraya, un faubourg de Damas, à Homs et dans la région kurde d'Ifrine, au nord d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

D'après cette organisation, l'écrivain Ammad Dayyoub et le médecin Djalal Nofal ont été inculpés jeudi après avoir participé à une manifestation dans le centre de Damas.

Dans une interview au journal panarabe Al Hayat, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a dénoncé la répression menée en Syrie.

"Si le régime syrien ne change pas de ligne politique, s'il persévère dans son analyse (...) que les mouvements auxquels il est confronté sont des mouvements séditieux, plus ou moins encouragés de l'extérieur (...), il se trompe et il va dans le mur", a dit le chef de la diplomatie française.

"Un régime qui tire au canon contre sa population perd sa légitimité", a poursuivi Alain Juppé.

Des organisations non-gouvernementales ont évalué à 700 le nombre de tués depuis le début de la contestation à la mi-mars.

Le ministre de l'Information, Adnan Hassan Mahmoud, a annoncé vendredi à la télévision qu'Assad allait engager "un dialogue national dans toutes les provinces dans les prochains jours".

Pour les opposants, le dialogue politique ne pourra être envisagé sérieusement qu'une fois libérés les milliers de détenus politiques et une fois établies la liberté d'expression et celle de réunion.

La stratégie de Bachar al Assad, consistant à manier le bâton et à tendre la main, y compris en levant l'état d'urgence en vigueur depuis 48 ans, n'a pas réussi à apaiser les revendications de l'opposition.

Pierre Sérisier et Guy Kerivel pour le service français