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Moyen-Orient

Les familles des otages en Afghanistan reçues au Quai d'Orsay

Stéphane Taponier (à gauche) et Hervé Ghesquière, les deux reporters de France 3 enlevés en Afghanistan il y a près d'un an. Les familles des deux journalistes ont été reçues au ministère des Affaires étrangères, où elles ont pu visionner la dernière vidé

Stéphane Taponier (à gauche) et Hervé Ghesquière, les deux reporters de France 3 enlevés en Afghanistan il y a près d'un an. Les familles des deux journalistes ont été reçues au ministère des Affaires étrangères, où elles ont pu visionner la dernière vidé - -

PARIS (Reuters) - Les familles des deux journalistes français enlevés en Afghanistan il y a près d'un an ont été reçues mardi au ministère des...

PARIS (Reuters) - Les familles des deux journalistes français enlevés en Afghanistan il y a près d'un an ont été reçues mardi au ministère des Affaires étrangères, où elles ont pu visionner la dernière vidéo en date des otages.

Gérard Taponier, le père de Stéphane Taponier, a laissé transparaître sa lassitude à sa sortie du ministère après s'être montré critique dans la presse vis-à-vis des autorités.

"Ils sont sereins mais très amaigris", a-t-il dit.

"Maintenant, on aimerait qu'ils soient libérés", a-t-il souligné devant les caméras, faisant écho à son autre fils, Thierry, qui s'est dit "échaudé" par l'optimisme des autorités sur leur libération alors que, selon lui, "il ne se passe rien".

Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, reporters de la chaîne de télévision France 3, auront passé jeudi un an en captivité.

Ils ont été enlevés le 30 décembre au nord-est de Kaboul, en compagnie de trois accompagnateurs afghans alors qu'ils tournaient un documentaire pour le magazine "Pièces à conviction".

De nombreux rassemblements sont prévus toute la semaine pour marquer cette première année de détention, qui dépasse celles, en Irak, des journalistes Georges Malbrunot, Christian Chesnot ou Florence Aubenas, retenue otage pendant 157 jours en 2005.

La vidéo authentifiée par les autorités françaises, qui daterait du mois de novembre, montre Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière séparément, ont rapporté leurs proches.

Les messages sur la vidéo sont très courts, a précisé Gérard Taponier. Les deux otages "disent qu'ils aimeraient être libérés le plus rapidement possible", a-t-il raconté aux journalistes.

Depuis l'été, un accord pour leur libération a été annoncé à de multiples reprises, d'abord pour le mois de septembre puis "avant Noël", par la France.

LE QUAI "COMPREND" LES CRITIQUES

Dernier en date à s'être rendu en Afghanistan, le ministre de la Défense, Alain Juppé, s'est dit confiant dimanche dans un futur retour des deux journalistes en France après une rencontre avec le président afghan Hamid Karzaï à Kaboul.

Pour les familles des otages, les espoirs déçus sont de plus en plus difficiles à supporter et le frère de Stéphane Taponier a critiqué à son tour les autorités françaises.

"C'est vrai qu'on est un peu échaudé par cet optimisme récurrent parce qu'on nous a dit qu'il se passerait quelque chose à la fin de l'hiver, au début du printemps, avant l'été, à la fin de l'été, après le ramadan, avant Noël", a déclaré mardi à RTL Thierry Taponier.

"Il ne se passe rien, on aimerait savoir exactement ce qui se passe de façon à ne pas avoir de faux espoirs", a-t-il ajouté.

Ces critiques, "nous les entendons et nous les comprenons", a assuré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero.

"Cette attente est très dure pour nous aussi", a-t-il déclaré après avoir reçu les familles des deux otages pendant près d'une heure. "Nous avons partagé avec elles toutes les informations que nous pouvions", a expliqué le porte-parole.

Il a redit "l'engagement total" des autorités françaises à obtenir la libération des deux hommes. "Nous comprenons, nous partageons l'attente des familles. Chaque jour qui passe est évidemment un jour de trop", a ajouté Bernard Valero.

Le comité de soutien présidé par la journaliste Florence Aubenas organise mercredi une série de rassemblements à Marseille, Montpellier ou encore Chambéry.

A Paris, un rassemblement est prévu en fin de matinée devant l'Hôtel de ville avant une veillée aux bougies, comme à Strasbourg. Dans une demi-douzaine de stations de sports d'hiver, des descentes aux flambeaux sont prévues.

Yves Clarisse et Laure Bretton