Le frère d'un otage en Afghanistan échaudé par les faux espoirs

PARIS (Reuters) - Le frère d'un des deux otages français enlevés en Afghanistan il y a près d'un an se dit "échaudé" par l'optimisme des autorités sur leur libération prochaine alors que, selon lui, "il ne se passe rien".

Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, reporters de la chaîne de télévision France 3, auront passé jeudi un an en captivité et un accord pour leur libération a été annoncé à de multiples reprises par des ministres français.

Dernier en date à s'être rendu en Afghanistan, le ministre français de la Défense, Alain Juppé, s'est dit confiant dimanche dans un futur retour des deux journalistes en France après une rencontre avec le président afghan Hamid Karzaï à Kaboul.

Pour les familles des otages, les espoirs déçus sont de plus en plus difficiles à supporter et les parents de Stéphane Taponier ont critiqué les autorités françaises.

"C'est vrai qu'on est un peu échaudé par cet optimisme récurrent parce qu'on nous a dit qu'il se passerait quelque chose à la fin de l'hiver, au début du printemps, avant l'été, à la fin de l'été, après le ramadan, avant Noël", a déclaré mardi à RTL le frère de Stéphane Taponier, Thierry.

"Il ne se passe rien, on aimerait savoir exactement ce qui se passe de façon à ne pas avoir de faux espoirs", a-t-il ajouté, émettant l'espoir de recevoir un coup de fil d'Alain Juppé pour "dire de vive voix ce qui s'est passé là-bas, s'il y a lieu d'être optimiste, comme il peut l'être lui".

Thierry Taponier a confirmé l'existence d'un enregistrement vidéo récent des otages, où l'on voit "des gens très amaigris, très fatigués, qui en ont marre d'être là-bas".

Des manifestations de soutien doivent être organisées cette semaine dans toute la France pour le premier anniversaire de la détention de Stéphane Taponier et d'Hervé Ghesquière.

Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, a dit mardi comprendre "l'impatience" des familles des otages mais a souligné que tout était mis en oeuvre pour obtenir leur libération.

"Depuis l'enlèvement de nos deux compatriotes ainsi que de leurs deux accompagnateurs afghans, en Afghanistan le 30 décembre 2009, nous n'avons cessé d'être mobilisés ici au Centre de crise du Quai d'Orsay et sur le terrain, à notre ambassade à Kaboul, en mettant tout en oeuvre (...) afin d'obtenir la libération d'Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier", a-t-il ajouté dans un point de presse électronique.

Yves Clarisse