BFMTV
Moyen-Orient

Le défilé du 14-Juillet endeuillé par les morts d'Afghanistan

La mort de cinq soldats français en Afghanistan a marqué le traditionnel défilé militaire de la fête nationale du 14-Juillet, dédié aux 13.000 militaires français engagés dans des opérations extérieures. /Photo prise le 14 juillet 2011/REUTERS/Philippe Wo

La mort de cinq soldats français en Afghanistan a marqué le traditionnel défilé militaire de la fête nationale du 14-Juillet, dédié aux 13.000 militaires français engagés dans des opérations extérieures. /Photo prise le 14 juillet 2011/REUTERS/Philippe Wo - -

La mort de cinq soldats français en Afghanistan a marqué jeudi le traditionnel défilé militaire de la fête nationale du 14-Juillet, dédié aux 13.000 militaires français engagés dans des opérations extérieures.

Nicolas Sarkozy s'est rendu avant l'ouverture du défilé à l'hôpital des armées de Percy à Clamart (Hauts-de-Seine), où il a rencontré des soldats blessés en Afghanistan.

"C'est un jour de deuil pour l'armée française, pour la nation française", a déclaré le président à Clamart. "Bien sûr nous leur dédions cette fête nationale, même si celle-ci est cruellement endeuillée par ce qu'il s'est passé."

Il a annoncé la tenue ce jeudi d'un conseil de sécurité pour organiser les conditions de sécurité des soldats dans la période de transition qui s'ouvre entre aujourd'hui et le départ progressif des forces françaises d'Afghanistan, qui sera achevé en 2014.

Cinq soldats français ont été tués mercredi matin et quatre autres grièvement blessés dans un attentat à la bombe dans la province de Kapisa, dans l'est de Afghanistan, portant à 69 le nombre de soldats tués dans le pays depuis fin 2001.

Cet attentat marque selon les autorités françaises un changement de stratégie des insurgés taliban qui subiraient des revers dans les affrontements directs et privilégieraient désormais des attentats suicide qui obligent la France à revoir l'organisation de son dispositif sur le terrain.

"Nous sommes confrontés à des actions terroristes extrêmement brutales. Ceux qui font ça auront à rendre des comptes", a déclaré Nicolas Sarkozy à l'issue du défilé.

"PAS DE SURCHAUFFE"

Des blessés en opération et leurs familles avaient d'ailleurs pris place dans la tribune officielle place de la Concorde, aux côtés des membres du gouvernement.

Quelque 7.000 militaires, dont une bonne partie a servi dans les opérations extérieures de l'armée française, ont descendu les Champs-Elysées à pied, à cheval ou à bord de 300 engins motorisés devant des dizaines de milliers de spectateurs survolés par 84 avions et hélicoptères dans le ciel de Paris.

Pour représenter la contribution des unités d'Outre-mer, mises à l'honneur cette année, un groupe de soldats polynésiens a effectué au début du défilé le "haka", la danse guerrière traditionnelle des Maoris popularisée par les joueurs de rugby de Nouvelle-Zélande, les All Blacks.

Ils n'ont pas tiré la langue par respect pour le président de la République, dont c'était le dernier défilé de son mandat en cours avant l'élection présidentielle de 2012.

Nicolas Sarkozy a déclaré à l'issue du défilé que les forces armées françaises étaient porteuses de valeurs.

"Il y a un prix à payer, ce prix est extrêmement lourd", a-t-il dit. "Mais nous avons aussi des valeurs à défendre."

"Et nous ne pouvons pas nous contenter de discours, d'incantations, de paroles, nous devons défendre les innocents, nous devons porter ces idées", a-t-il ajouté.

"A quoi sert-il d'être les héritiers de la révolution de 1789? A quoi sert-il d'être une démocratie si nous ne pouvons pas faire triompher ces idées partout dans le monde où les peuples le souhaitent ?", a-t-il demandé.

Pour le chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, l'armée française est capable des mener de front toutes les opérations extérieures qu'elle assume, même si leur facture devrait cette année approcher le milliard d'euros.

"Nous ne sommes (pas) en surchauffe", a-t-il déclaré sur Europe 1 alors que plusieurs gradés affirment que les interventions simultanées dans plusieurs pays, comme l'Afghanistan ou la Libye, dépassaient les capacités.

Yves Clarisse, édité par Olivier Guillemain