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Moyen-Orient

L'Europe sanctionne des soutiens financiers du régime syrien

Une banque publique, une société d'investissement, une compagnie de transports et quatre individus accusés de prêter un soutien financier au régime syrien ont été ajoutés à la liste des sanctions européennes. /Photo d'archives/REUTERS/Thierry Roge

Une banque publique, une société d'investissement, une compagnie de transports et quatre individus accusés de prêter un soutien financier au régime syrien ont été ajoutés à la liste des sanctions européennes. /Photo d'archives/REUTERS/Thierry Roge - -

SOPOT, Pologne (Reuters) - Une banque publique, une société d'investissement, une compagnie de transports et quatre individus accusés de prêter un...

SOPOT, Pologne (Reuters) - Une banque publique, une société d'investissement, une compagnie de transports et quatre individus accusés de prêter un soutien financier au régime syrien ont été ajoutés à la liste des sanctions européennes, montre le Journal officiel de l'UE publié samedi.

Les Européens ne peuvent donc plus avoir de relations commerciales avec les sociétés Real Estate Bank, Mada Transport et Cham Investment Group.

Quatre personnes, liées à des chambres de commerce et d'industrie ou à de grands groupes sont elles aussi visées par ce nouveau train de sanctions et sont désormais également interdites de visas en Europe. Leurs avoirs ont également été gelés.

L'Union européenne a aussi commencé samedi à imposer un embargo sur les achats de pétrole brut syrien afin d'accroître la pression sur le régime de Bachar al Assad.

Les Etats-Unis, l'UE et les puissances occidentales souhaitent que le gouvernement de Damas mette un terme à la répression qui, selon l'Onu, a fait quelque 2.000 victimes civiles depuis le début du soulèvement, à la mi-mars.

L'embargo sur le pétrole tardera toutefois dix semaines à être mis en oeuvre, l'Italie, à qui sont destinées 30% des importations européennes de pétrole syrien, ayant insisté pour qu'un délai "technique" soit alloué à ses entreprises pour se conformer aux sanctions des Vingt-Sept.

Plusieurs ministres européens ont vivement critiqué ce délai et fait valoir qu'il annulerait les effets des sanctions, qui pourraient être encore étendues dans les prochaines semaines.

L'UE a déjà visé plusieurs dizaines de responsables syriens avec des interdictions de visas et des gels d'avoirs et interdit les relations commerciales avec les entreprises militaires liées aux violences dans le pays.

Elle a aussi imposé un embargo sur les armes le 9 mai dernier, qui reste en place.

Mais ces sanctions ont eu peu ou pas d'effets jusqu'à maintenant et les analystes considèrent que l'embargo, qui s'attaque pour la première fois au secteur industriel syrien, ne devrait pas peser de manière déterminante sur la capacité de Bachar al Assad à se financer.

La Russie a critiqué samedi les nouvelles sanctions européennes à l'égard de la Syrie.

"Nous avons toujours dit que les sanctions unilatérales ne mèneraient à rien de bon. Dans une crise, elles ruinent l'approche de partenariat", a dit le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov en marge d'un sommet des anciens pays soviétiques à Douchanbe, au Tadjikistan.

Julien Toyer, édité par Benjamin Massot