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Moyen-Orient

L'armée syrienne prend le contrôle d'une ville-frontière

L'ARMÉE SYRIENNE PREND LE CONTRÔLE DE BDAMA, PRÈS DE LA FRONTIÈRE TURQUE

L'ARMÉE SYRIENNE PREND LE CONTRÔLE DE BDAMA, PRÈS DE LA FRONTIÈRE TURQUE - -

par Khaled Yacoub Oweis AMMAN (Reuters) - Des éléments de l'armée syrienne et des miliciens fidèles au président Bachar al Assad ont pris samedi le...

par Khaled Yacoub Oweis

AMMAN (Reuters) - Des éléments de l'armée syrienne et des miliciens fidèles au président Bachar al Assad ont pris samedi le contrôle de Bdama, une ville proche de la frontière turque, y incendiant des habitations et arrêtant des dizaines de personnes, ont rapporté des témoins.

"Ils sont arrivés à 07h00 à Bdama. J'ai compté neuf chars, dix véhicules de transport de troupes, 20 jeeps et 10 autocars. J'ai vu des Chabbiha (miliciens pro-Assad) mettre le feu à deux habitations", a déclaré Saria Hammouda, avocat vivant dans cette ville-frontière de la région de Djisr al Choghour, où des milliers d'habitants ont fui vers la Turquie voisine pour échapper à la répression.

Bdama est l'un des centres nerveux par lequel des vivres et autres produits parviennent aux milliers de Syriens qui ont fui les violences mais ont trouvé refuge pour l'heure dans des champs du côté syrien de la frontière et non pas en territoire turc.

"Les habitants de Bdama n'osent pas apporter du pain aux réfugiés et les réfugiés ont peur de se faire arrêter s'ils vont chercher des vivres à Bdama", a déclaré à Reuters un responsable de l'organisation Observatoire syrien pour les droits de l'homme.

TERREUR

Selon un autre témoin, l'armée syrienne a mis le feu aux récoltes dans le cadre de ce qui semble être une politique de la terre brûlée. Des miliciens Chabbiha se livrent eux aussi à la destruction de champs, au pillage de fermes et à des tirs à l'aveuglette pour semer la terreur, ont rapporté des réfugiés.

Khan Cheikhoune et Maara al Noumaane, deux villes situées sur l'axe routier reliant la capitale Damas à la deuxième ville de Syrie, Alep, sont toujours encerclées par l'armée et des blindés, ont rapporté des habitants, cinq jours après la reconquête par l'armée de Djisr al Choghour.

Vendredi, 19 manifestants venus réclamer une nouvelle fois le départ du président Assad ont été tués par les forces de sécurité syriennes lors de la plus grande mobilisation organisée depuis le début de la contestation, ont rapporté des militants.

Sur le plan diplomatique, la France et l'Allemagne ont demandé un renforcement des sanctions internationales à l'encontre du régime de Damas et Washington s'est efforcé de convaincre Moscou de voter une résolution à l'Onu pour condamner la répression.

Plus de 1.300 civils ont été tués et 10.000 personnes ont été arrêtées depuis le début du mouvement, en mars, selon des ONG syriennes de défense des droits de l'homme.

Plus de 300 soldats et policiers ont par ailleurs été tués, indique l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme.

Marine Pennetier et Eric Faye pour le service français