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Violences israélo-palestiniennes : une trêve encourageante mais fragile

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Si la communauté internationale s'est félicitée de l'accord trouvé entre Israël et le Hamas, celui-ci reste extrêmement fragile, puisque des roquettes étaient encore tirées à quelques minutes de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Près d’une semaine (le 14 novembre) de confrontation armée, mais aussi de tractations internationales, ont conduit à une trêve entre Israël et le Hamas. À 20 heures, heure française, ce mercredi, celle-ci est entrée en vigueur. 

La situation a déclenché des "célébrations de victoire" dans la bande de Gaza alors que les rues étaient vides depuis le début des hostilités. 

La suite logique serait un accord de cessez-le-feu durable. Pour ce faire, les belligérants doivent s'engager mutuellement, à stopper les frappes et les tirs de roquettes.

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Le Caire, nid de diplomates

L’annonce est venue du chef de la diplomatie égyptienne, Mohammed Kamel Amr, lors d’une conférence de presse conjointe avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Les efforts de l'Egypte ont permis "un accord sur un cessez-le-feu ", a-t-il dit comme pour prouver l’influence de son pays soumis à la pression des Occidentaux.

Le président des Etats-Unis Barack Obama a, en personne, appelé Mohamed Morsi pour le remercier de son rôle dans l'élaboration de l’accord. Mais aussi le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a annoncé dans un communiqué avoir accepté de "donner une chance" à la proposition égyptienne après lui avoir parlé.

Le président Morsi, représentant des Frères musulmans dont est issu le Hamas palestinien, a dû donner la preuve, au travers de la médiation, qu’il respecterait le traité de paix avec Israël en vigueur depuis 1979.

Ainsi, une délégation du Hamas était aussi au Caire tandis que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, des responsables turc, allemand et du Qatar se sont aussi rendus dans la capitale égyptienne ces derniers jours.

Plus tôt dans la journée de mercredi, le président de la République François Hollande avait, avec le président italien Giorgio Napolitano, appelé de ses vœux à un cessez-le-feu.

Les principaux points de l'accord

L'accord annoncé par le ministre égyptien des Affaires étrangères Mohammed Kamel Amr comprend plusieurs contraintes de part et d'autre.

Premièrement, toute offensive à l'encontre du "camp" adverse doit être immédiatment stoppée. "Israël doit mettre fin à toute offensive territoriale, maritime ou aérienne contre la bande de Gaza, y compris les incursions territoriales et la liquidation d'individus" dit le texte tandis que "toutes les factions palestiniennes doivent mettre fin à toute les attaques lancées de la bande de Gaza contre Israël, y compris les tirs de roquettes et toutes les attaques le long de la frontière".

Mais la trêve prévoit aussi l'ouverture des points de passage et la facilitation du mouvement des individus et du transport de marchandises (nourritures, soins). Leur mise en oeuvre devra être traitée dans les 24h soit avant jeudi, 20h.

159 morts depuis le 14 novembre

Pour autant, la partie est loin d'être gagnée puisque deux roquettes ont été tirées du sud du Liban en direction du territoire israélien à quelques minutes de l'entrée en vigeur de la trêve. "L'une des roquettes est tombée en territoire libanais et l'autre a poursuivi sa trajectoire en direction d'Israël", a déclaré un responsable des services de sécurité libanais.

Sur les coups de 18 heures 30 déjà, de nouvelles frappes israéliennes avaient tué six Palestiniens dans le centre et le sud de la bande de Gaza. Une bombe a en outre explosé dans un bus à Tel-Aviv faisant 17 blessés, le premier attentat sur le sol israélien depuis mars 2011.

Les Etats-Unis, la France et la Russie ont condamné l'attaque qui n'a pas été revendiquée. Al-Aqsa, la chaîne de télévision proche du Hamas, a cependant salué une "opération-martyre". Et à Gaza des scènes de célébrations ont éclaté après l'annonce de l'explosion.

Débuté le 14 novembre dernier, le conflit a coûté la vie à 154 Palestiniens (selon des sources médicales à Gaza) et à cinq Israéliens, dont un soldat, depuis le début des hostilités.

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L'ESSENTIEL

•Une trêve a commencé dès 20 heures ce mercredi entre Israël et le mouvement palestinien du Hamas.

•Sous la pression occidentale, notamment des Etats-Unis, l’Egypte a activement pris part à la médiation. 

•154 Palestiniens et 5 Israéliens sont morts dans les hostilités qui ont débuté le 14 novembre dernier.

S.A. avec AFP