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"Une question de temps": la menace d'un conflit armé entre Israël et le Hezbollah s'intensifie

Alors que les tensions se font de plus en plus fortes dans le nord d'Israël, la multiplication des tirs de roquettes de la part du groupe libanais fait craindre l'ouverture d'un second front.

Vers l'extension des tensions? En marge de la guerre qui oppose Israël et le Hamas depuis les attaques du 7 octobre dernier par l'organisation terroriste, un second front semble peu à peu s'ouvrir dans le nord du territoire israélien, où le Hezbollah libanais multiplie les tirs de roquettes ces dernières semaines.

De fait, de nombreux kibboutz situés dans cette région frontalière sont peu à peu désertés, et seuls d'ultimes téméraires y résident.

"On ne sait jamais ce qui va passer"

C'est le cas de Rachel Zambie Dayan, propriétaire d'un café à Kfar Blum, dont les seuls clients sont les soldats en faction dans la région. "Ca fait peur. On vit au jour le jour, je fais à manger pour une journée, et le lendemain je recommence parce qu'on ne sait jamais ce qui va passer", explique-t-elle à BFMTV.

Pour sa part, Nisan Ze’Evi est un réserviste de Tsahal qui a décidé de rester dans le village de Kfar Guiladi que toutes les autres familles, y compris la sienne, ont quitté. Auprès de BFMTV, il décrit son quotidien, désormais fait d'alarmes qui retentissent quasi quotidiennement.

"Ils tirent de plus en plus de roquettes sur le secteur. Ils utilisent de nouveaux armements et ils ont de l'équipement iranien. La question ce n’est pas de savoir si la guerre aura lieu, mais quand, c’est juste une question de temps", prédit-il.

160 personnes tuées au Liban

Dans la zone, les tensions de font de plus en plus fortes. L'armée israélienne a évacué des milliers de civils vivant le long de sa frontière nord avec le Liban, et Israël tente d'éloigner le Hezbollah en le repoussant au nord du fleuve Litani, à au moins 30 kilomètres au nord de la frontière.

"Israël fait des propositions (...) et essaie de faire croire qu'il a des options" pour aider au retour des Israéliens déplacés et éloigner de la frontière les combattants du Hezbollah, a pour sa part déclaré dimanche cheikh Naïm Qassem, numéro deux du mouvement islamiste.

Mais "Israël n'est pas en mesure d'imposer ses options", a-t-il souligné en précisant qu'Israël devait "d'abord arrêter la guerre à Gaza" pour que les hostilités avec le Liban "cessent".

"Les bombardements persistants de civils au Liban signifient que la réponse sera plus forte et proportionnelle à l'agression israélienne", a-t-il averti.

Depuis le début des violences transfrontalières, plus de 160 personnes ont été tuées au Liban, pour la plupart des combattants du Hezbollah mais aussi plus de 20 civils parmi lesquels trois journalistes, selon un décompte de l'AFP. En Israël, au moins cinq civils et neuf soldats ont été tués, selon l'armée. Ces violences font craindre une extension du conflit et un embrasement régional.

"Ils se cachent derrière la population civile"

Dans un communiqué dimanche, l'armée israélienne a déclaré que son aviation avait visé des infrastructures du Hezbollah dans la région de Ramia, dans le sud du Liban. Israël accuse le parti "d'opérer en se cachant derrière la population civile" du village et de l'utiliser comme un "centre de ses activités terroristes".

Lundi, sous couvert d'anonymat, un responsable israélien a souligné à l'agence de presse Reuters que l'État hébreu retirait certaines de ses forces de la bande de Gaza afin de potentiellement les préparer à une éventuelle flambée d'un deuxième front contre le Hezbollah au Liban.

Lors d'un discours tenu courant décembre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait formellement mis en garde. "Si le Hezbollah s'attaque à Israël de façon massive, il va lui-même détruire tout le Liban." Bien qu'il contrôle des pans entiers du sud du pays, le Hezbollah n'a pas de présence militaire visible à la frontière sud du Liban depuis la fin de la guerre de 2006 avec Israël.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV