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Triomphe de Netanyahu: qu'est-ce que cela va changer en Israël?

Des confettis pour fêter la victoire au quartier général du Likoud, le 17 mars 2015

Des confettis pour fêter la victoire au quartier général du Likoud, le 17 mars 2015 - Jacques Guez - AFP

Donné perdant, Benjamin Netanyahu est finalement sorti victorieux des élections législatives en Israël. S'il conserve son poste de Premier ministre, son choix de gouvernement s'avérera crucial pour sa politique à venir.

Il a réussi son pari. En dépit des sondages, Benjamin Netanyahu a triomphé de ses adversaires ce mardi. En remportant les élections législatives, le Premier ministre en titre va sans doute avoir pour mission de former une nouvelle fois le gouvernement d'Israël. A la veille du scrutin, il a fait monter les enchères en enterrant l'idée d'un Etat palestinien coexistant avec Israël s'il conservait son poste.

Un exécutif très à droite ou d'union nationale?

Donné battu avant le scrutin, Benjamin Netanyahu sort grand vainqueur de ces élections, annoncées comme un référendum pour ou contre lui. Il est désormais pratiquement assuré d'être appelé par le président Reuven Rivlin à assumer son troisième mandat consécutif, le quatrième en comptant celui de 1996-1999. Le choix du président Rivlin ne fait guère de doute, mais il aura sept jours pour se décider après la proclamation officielle des résultats, peut-être jeudi. Si, sans surprise, le Premier ministre est reconduit, à quoi pourrait bien ressembler le prochain gouvernement? On devrait le savoir dans "deux à trois semaines", a annoncé le Likoud. "Nous devons construire un gouvernement fort et stable", a lancé Benjamin Netanyahu devant ses partisans en liesse à Tel Aviv dans la nuit de mardi à mercredi.

A cause de la proportionnelle intégrale, qui lui donne 30 sièges sur 120 à la Knesset, le gagnant ne pourra pas gouverner seul. Trois options sont envisageables: une coalition très à droite, la plus probable, une coalition plus au centre, ou un gouvernement d'union nationale. Mais si le président s'est dit en faveur de cette dernière option qui réunirait Benjamin Netanyahu et Isaac Herzog, aucun des deux ex-candidats ne l'envisagerait.

Benjamin Netanyahu a déjà pris contact avec le Foyer juif, un parti nationaliste religieux, ainsi qu'avec les partis ultra-orthodoxes Shass et Liste unifiée de la Torah, et Israël Beiteinou, un parti nationaliste, pour constituer une majorité, a indiqué son parti. Il s'est également entretenu avec un ancien du Likoud, Moshé Kahlon, à la tête d'un nouveau parti se proclamant une vocation sociale. Or, un gouvernement très à droite risquerait de compliquer encore les relations avec la communauté internationale.

Palestine et Etats-Unis: tensions en vue à l'international

Le prochain Premier ministre sera notamment appelé à gérer les relations dégradées avec le grand allié américain. A la tribune du Congrès américain le 3 mars, Benjamin Netanyahu a défié la réprobation de Barack Obama, pour dire tout le mal qu'il pensait de l'accord en cours de négociation sur le nucléaire iranien.

Le chef du gouvernement israélien devra également faire face à l'offensive diplomatique palestinienne et aux menaces sécuritaires. La liste représentant les Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d'Israël en 1948, a créé un autre événement de ce scrutin en terminant troisième avec 14 sièges selon les transpositions des médias. Aussitôt après avoir pris connaissance des premiers résultats, les Palestiniens ont prévenu qu'ils intensifieraient leurs efforts contre Israël sur la scène diplomatique et devant la Cour pénale internationale. Une forme de réponse aux propos de "Bibi" qui est allé lundi jusqu'à enterrer l'idée d'un Etat palestinien, bien que personne ne croyait cependant vraiment qu'il l'avait acceptée. "Israël a choisi la voie du racisme, de l'occupation et de la colonisation", a réagi Yasser Abed Rabbo, le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dont est membre le Fatah, le parti au pouvoir en Cisjordanie.

Du côté de l'intérieur, le prochain gouvernement aura à répondre à de vives attentes économiques et sociales, le coût de la vie et du logement préoccupant de plus en plus les Israéliens.

Aurélie Delmas avec AFP