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Les députés israéliens ont voté la dissolution du Parlement

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- - AFP - Gali Tibbon

La coalition de Benjamin Netanyahu a officiellement volé en éclats avec la dissolution de la Knesset votée lundi soir.

La stratégie de Benjamin Netanyahu va-t-elle s'avérer payante? Après le limogeage de deux ministres centristes de son gouvernement la semaine dernière, le Premier ministre israélien a volontairement fait voler en éclats sa fragile coalition. Un éclatement entériné lundi soir par la dissolution du Parlement, voté par les députés israéliens et ouvrant la voie à la tenue d'élections anticipées le 17 mars prochain. Quatre-vingt-treize députés ont voté en faveur de la dissolution, et aucun contre dans un chambre qui compte 120 parlementaires.

La dissolution a été provoquée par un coup de force de Benjamin Netanyahu, qui a limogé la semaine dernière deux ministres centristes, Yaïr Lapid (Finances) et Tzipi Livni (Justice), les accusant d'avoir ourdi un "putsch" contre lui. Trois ans avant la fin de la législature, il a réclamé des élections en affirmant qu'il ne pouvait "plus diriger le pays".

Netanyahu se tourne vers les ultra-orthodoxes

Pour former une prochaine majorité, le Premier ministre a d'ores et déjà indiqué qu'il souhaitait renouer son alliance avec les partis ultra-orthodoxes, actuellement dans l'opposition mais qu'il considère comme ses "alliés naturels".

Il entend aussi maintenir l'accord avec deux partis de la droite dure, Israël Beiteinou, du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, et le Foyer Juif, de Naftali Bennett, le ministre de l'Economie, favorables à une colonisation tous azimuts dans les territoires palestiniens. Une droitisation qui ne sera pas sans conséquences.

Une loi choc qui pourrait restreindre les droits des Arabes israéliens

Comme le soulignait Harold Hyman, notre journaliste spécialisé en géopolitique, la semaine dernière, c'est une loi fondamentale choc qui est à l'origine de cette dissolution Une loi pour faire d'Israël, l'État national du peuple juif. "Cela peut paraître anodin, mais le diable est dans les détails: jusqu'à présent l'État d'Israël était explicitement un État juif et démocratique, en vertu de la Déclaration d'Indépendance de 1948. Ce texte est sacré, et y toucher serait un genre de révisionnisme inoui, explique le journaliste de BFMTV. L'effet de la loi proposée par Netanyahou gommerait les droits démocratiques des Arabes israéliens, chaque fois que la judéité d'Israël serait en péril. Aujourd'hui, la Cour suprême protège les droits de tous et donc des Arabes, et c'est pour cela que la langue arabe a un statut quasi-officiel en Israël, qui pourrait être aboli si la nouvelle loi passait."

De leur côté, les dirigeants de deux partis d'opposition - le parti travailliste et le parti de centre gauche HaTnuah - ont laissé entendre qu'ils pourraient former un bloc de centre-gauche pour contrer Netanyahu et remettre les négociations avec les Palestiniens en tête des priorités. Selon un sondage publié en fin de semaine par le quotidien économique Globes, une liste commune composée du parti travailliste et de HaTnuah dépasserait le Likoud avec 24 sièges, contre 23 au parti de droite de Netanyahu.

S. C. avec AFP