Israël: deux morts dans une fusillade en plein centre de Tel-Aviv

Un individu a ouvert le feu sur des terrasses de bars situés en plein centre de Tel-Aviv, ce vendredi après-midi, faisant deux morts et plusieurs blessés. L'homme, en fuite, est recherché par la police.

Deux personnes ont été tuées et sept autres blessées lorsqu'un individu a ouvert le feu pour des raisons inconnues sur des clients attablés aux terrasses de bars situés rue Dizengoff, en plein centre de Tel-Aviv, ce vendredi après-midi, a indiqué la police. Deux des personnes touchées ont succombé à leurs blessures, a indiqué le porte-parole de la police Micky Rosenfeld. Sept personnes ont été blessées.

La police restait prudente sur les motivations de cette fusillade qui survient en pleine vague d'actes de violence anti-israéliens menés par des Palestiniens, et dans un contexte de menaces jihadistes. "L'enquête est en cours pour savoir si l'affaire est criminelle ou terroriste", a déclaré son porte-parole Micky Rosenfeld.

Un homme recherché

Une intense chasse à l'homme se poursuivaient vendredi soir dans le centre très animé de Tel-Aviv pour retrouver l'auteur de la fusillade, qui a pris pour cibles deux terrasses, peut-être avec une arme automatique. Des vidéos de surveillance montrent un homme arborant des lunettes faire posément des achats dans un magasin d'aliments diététiques, sortir une arme de son sac à dos, se poster sur le pas de porte et ouvrir le feu à bout portant sur les clients du Simta, le bar contigu.

C'est là qu'auraient été touchées les deux personnes ayant succombé. Un fatras de chaises renversées et de verre brisé témoignent de la panique qui a saisi la clientèle.

L'homme aurait poursuivi son chemin sur le même trottoir et fait feu 150 mètres plus loin, sur la terrasse d'un deuxième établissement où de nombreuses personnes savouraient les heures précédant le shabbat le long de cet axe très fréquenté de la capitale économique et culturelle d'Israël.

Le tireur présumé, filmé par une caméra de surveillance. © BFMTV

Un bar branché de Tel-Aviv

Selon Jérémie, un Franco-israélien vivant à Tel-Aviv et contacté par BFMTV, le bar visé est un établissement branché, fréquenté par des jeunes.

"C'est plutôt un bar de jeunes branchés, plutôt privilégié. Ce n'est pas vraiment l'endroit où l'on s'attend à des règlements de comptes", a-t-il indiqué. "J'étais un peu plus bas sur l'avenue, en train de faire mes courses. J'ai surtout vu les ambulances arriver, sirènes hurlantes. Je n'ai pas tout de suite pensé au terrorisme. Mais quand j'ai vu le flux d'ambulances grandissant, j'ai compris qu'il y avait quelque chose d'anormal. Avec un ami, on est allé chercher des amis réfugiés dans un magasin situé en face du bar où ont eu lieu les tirs, et c'est là qu'on a réellement compris qu'il se passait quelque chose de significatif", a également raconté Jérémie.

"On s'est tous mis dans les toilettes et on s'est enfermés à clé"

La patronne d'un salon de coiffure voisin, Osnat David a raconté avoir entendu une série de coups de feu, des cris et des pleurs.

"Mes clients et moi nous sommes cachés dans la réserve sans faire de bruit. Nous n'avons même pas eu le temps de fermer le magasin. Nous nous sommes couchés au sol pour que le terroriste ne nous voit pas. Tout cela a duré une vingtaine de minutes. Nous tremblions, nous nous serrions les uns contre les autres", a-t-elle dit. "Deux minutes plus tôt, j'étais dehors en train de fumer une cigarette. C'est un miracle. Si j'étais restée dehors, je serais morte à l'heure qu'il est", a-t-elle ajouté. "Après j'ai refusé de sortir de mon salon. Je ne voulais pas voir les corps et le sang", a-t-elle dit, sous le choc bien qu'elle ait déjà vécu, dit-elle, plusieurs attaques par le passé.

Rachel, qui travaille dans un magasin de thé situé à trente mètres du bar visé par les tirs a également livré son témoignage sur BFMTV. "J'étais en train de vendre du thé quand tout à coup on a entendu comme une fusillade, des bruits de coups de feu, et on a vu des gens courir. Ma fille, qui était avec moi dans le magasin, a dit 'venez, venez!', et on s'est caché avec les clients dans la remise. Puis on s'est dit que ce n'était pas suffisant, donc on s'est tous mis dans les toilettes et on s'est enfermés à clé". 

C. P. et A. S. avec AFP