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Guerre Israël-Hamas: un journaliste d'Al Jazeera tué dans la bande de Gaza, un autre blessé

Une photo prise à Rafah montre de la fumée s'élevant au-dessus de Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza suite à un bombardement israélien le 15 décembre 2023.

Une photo prise à Rafah montre de la fumée s'élevant au-dessus de Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza suite à un bombardement israélien le 15 décembre 2023. - SAID KHATIB / AFP

Plus de 60 journalistes et employés de médias sont morts depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël le 7 octobre, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).

Un journaliste d'Al Jazeera a été tué ce vendredi 16 décembre et un autre blessé dans une frappe israélienne dans la bande de Gaza, a rapporté la chaîne qatarie.

"C'est le coeur lourd que nous partageons la nouvelle dévastatrice de la perte de notre caméraman dévoué d'Al Jazeera, Samer Abou Daqa", a écrit sur X Mohamed Moawad, un rédacteur en chef de la chaîne de télévision.

"Leur dévouement et leur engagement"

Al Jazeera avait auparavant indiqué que son chef de bureau à Gaza, Wael Dahdouh, et Abou Daqa, avaient été blessés dans une école de Khan Younès (sud) "à la suite de ce que l'on pense être une attaque de drone israélien".

D'après la chaîne, Samer Abou Daqa était grièvement blessé mais est resté pendant des heures sur les lieux de la frappe, auxquels les secours n'ont pas accédé car la route était bloquée par les décombres d'une maison.

Wael Dahdouh a lui été blessé au bras et transféré à l'hôpital Nasser de Khan Younès, a constaté un journaliste de l'AFP. Sollicitée, l'armée israélienne n'a pas commenté dans l'immédiat.

Dans un communiqué, Al Jazeera avait dit tenir "les forces d'occupation israéliennes pleinement responsables de la sécurité de Samer", avant l'annonce de sa mort.

"L'équipe de Gaza, en particulier Wael et Samer, ont joué un rôle crucial pour révéler l'ampleur des destructions et des horreurs des atrocités israéliennes. Sans leur dévouement et leur engagement, les horreurs de Gaza ne seraient pas exposées au monde", avait estimé la chaîne.

Deux mois au coeur du conflit entre le Hamas et Israël
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Pas de "politique" ou de "doctrine opérationnelle"

Un premier bombardement a visé une école de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) à Khan Younès, que les journalistes venaient couvrir, lorsqu'un deuxième bombardement a eu lieu, selon un communiqué du mouvement Hamas au pouvoir à Gaza.

Cette seconde frappe a visé "délibérément les journalistes", selon le Hamas. Il s'agit d'une "tentative d'intimidation des journalistes pour qu'ils ne documentent pas les massacres (israéliens) commis dans la bande de Gaza", a réagi le Hamas au pouvoir à Gaza.

"Nous sommes en contact avec nos homologues israéliens tous les jours. Nous n'avons encore aucune indication sur le fait que (les Israéliens) prennent délibérément pour cibles des journalistes", a déclaré à Washington le porte-parole du Conseil de la sécurité nationale américain, John Kirby.

Rien n'indique qu'il y ait "une politique ou même une doctrine opérationnelle (israélienne) visant à s'en prendre intentionnellement aux journalistes qui essaient de couvrir cette guerre", a-t-il ajouté.

"Grave atteinte à une liberté de la presse"

Pleurant la mort du "premier (de ses membres) à être tué à Gaza dans (cette) guerre", l'Association de la presse étrangère (FPA) à Jérusalem a qualifié ce drame "de grave atteinte à une liberté de la presse déjà limitée à Gaza" et a appelé à une enquête et une explication rapides de l'armée" israélienne.

L'épouse de Wael Dahdouh et deux de ses enfants avaient été tués par une frappe israélienne le 25 octobre à Gaza.

Plus de 60 journalistes et employés de médias sont morts depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël le 7 octobre, déclenchée par l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).

S.R. avec AFP