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Israël

Gaza: Israël a lancé de nouvelles frappes aériennes sur Khan Younès et Rafah

Ce jeudi 18 avril, de nouvelles frappes ont été menées par Israël dans la bande de Gaza alors que la communauté internationale appelle à la désescalade après l'attaque de missiles de l'Iran contre Israël le week-end dernier.

Israël a mené de nouvelles frappes aériennes, ce jeudi 18 avril, dans la bande de Gaza, où l'armée est en guerre contre le Hamas palestinien, alors que la communauté internationale appréhende la riposte promise des autorités israéliennes à l'attaque inédite de l'Iran le week-end dernier.

Tsahal poursuit dans le même temps son opération dans la bande de Gaza, lancée en riposte à l'attaque menée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent retenues à Gaza, dont 34 sont mortes d'après des responsables israéliens.

"Cadavres partout"

Dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 avril, des témoins ont fait état de frappes israéliennes meurtrières dans la bande de Gaza, où l'offensive militaire a fait 33.899 morts en plus de six mois, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Des frappes ont notamment eu lieu dans les villes de Gaza, Khan Younès et Rafah (sud), selon la Défense civile du territoire. "Les corps de huit personnes de la famille Ayyad, dont cinq enfants et deux femmes, ont été découverts après une frappe sur leur ferme dans le quartier d'Al-Salam", à Rafah, selon la même source. Un photographe de l'AFP a vu des gens se rassembler autour d'un énorme cratère jeudi matin après un bombardement.

"Je me suis réveillée au bruit des filles qui criaient 'maman, maman' (...) J'ai couru et j'ai trouvé des enfants qui sortaient en courant (...) il y avait des cadavres éparpillés partout", a raconté à l'AFP la Palestinienne Jamalat Ramidan après une frappe à Rafah, où s'entassent un million et demi de personnes déplacées par la guerre.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu maintient par ailleurs son projet d'offensive terrestre contre Rafah, frontalière avec l'Égypte, qu'il présente comme le dernier grand bastion du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'Israël considère comme une organisation terroriste de même que les États-Unis et l'Union européenne.

"Messages" iraniens à Washington

L'armée israélienne a indiqué jeudi avoir frappé des dizaines de "cibles" à travers la bande de Gaza ces dernières 24 heures, dont des "terroristes, des postes d'observation et des structures militaires". La guerre dans la bande de Gaza a exacerbé les tensions dans la région entre Israël et ses alliés comme les États-Unis d'un côté et le Hamas et ses soutiens comme l'Iran ou le Hezbollah iranien de l'autre.

L'Iran affirmé avoir lancé son attaque contre Israël en riposte à une frappe contre le consulat iranien à Damas le 1er avril, attribuée à Israël, qui a tué sept membres des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique.

Israël, qui a dit avoir déjoué l'attaque menée avec 350 drones et missiles, dont la quasi-totalité a été interceptée par la défense antiaérienne israélienne avec des pays alliés, répète qu'elle ne restera pas "impunie". D'après le diffuseur public israélien Kan, Benjamin Netanyahu a décidé de ne pas mettre en œuvre des plans de frappes de représailles après avoir discuté avec le président américain Joe Biden, qui tente d'éviter une confrontation directe Iran-Israël.

"Il y aura bien une réponse mais elle sera différente de ce qui était initialement prévu", a indiqué un haut responsable à la chaîne sous couvert d'anonymat.

Selon la chaîne américaine ABC, le gouvernement israélien a considéré deux fois des frappes contre l'Iran sans passer à l'action. Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Ami-Abdollahian a déclaré de son côté que son pays avait fait passer plusieurs "messages" aux États-Unis pour assurer que l'Iran ne cherchait "pas une expansion des tensions" avec Israël, a indiqué jeudi son ministère.

"Avant qu'il soit trop tard"

Les États-Unis, alliés indéfectibles d'Israël, ont soutenu qu'ils ne participeraient pas à une riposte israélienne. La Maison Blanche a cependant annoncé mardi de nouvelles sanctions "dans les prochains jours" contre Téhéran, concernant notamment ses programmes de drones et missiles" et les Gardiens de la Révolution.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a également annoncé mercredi que l'UE avait décidé d'imposer de nouvelles sanctions à Téhéran pour envoyer un "message clair" après l'attaque contre Israël. Le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz a salué cette mesure. "L'Iran doit être stoppé maintenant avant qu'il soit trop tard", a-t-il dit sur X.

Alors que les pourparlers de trêve dans la bande de Gaza piétinent, le Qatar a déclaré mercredi "procéder à une réévaluation globale" de son rôle de médiateur de premier plan dans les tractations.

L'ONU, qui redoute une famine généralisée dans le territoire de 2,4 millions d'habitants, a lancé mercredi un appel aux dons de 2,8 milliards de dollars pour aider les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie occupée.

Benjamin Netanyahu a récusé "les allégations des organisations internationales sur une famine à Gaza" et affirmé qu'Israël faisait "tout son possible sur la question humanitaire". L'armée israélienne a annoncé dans la foulée l'entrée à Gaza de huit camions transportant de la farine du Programme alimentaire mondial via le port israélien d'Ashdod, nouvelle route pour accroître l'aide à Gaza.

Dans ce contexte, un vote du Conseil de sécurité de l'ONU à l'initiative de l'Algérie, sur la demande des Palestiniens de devenir un État membre à part entière des Nations unies, devrait avoir lieu jeudi ou vendredi, ont indiqué plusieurs diplomates. L'initiative apparait cependant vouée à l'échec, en raison de l'opposition des États-Unis qui ont un droit de veto.

O.E. avec AFP