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Israël

Destitution de Morsi: la presse israélienne prudente

Des anti-Morsi fêtent la destitution du président islamiste mercred 3 juillet, sur la place Tahrir, au Caire.

Des anti-Morsi fêtent la destitution du président islamiste mercred 3 juillet, sur la place Tahrir, au Caire. - -

La presse israélienne n'a pas caché son inquiétude ce jeudi, au lendemain de la destitution du président islamiste égyptien, Mohamed Morsi. Sous traité de paix avec l’Égypte depuis 1979, Israël redoute plus que tout une déstabilisation interne de son voisin, qui menacerait l'équilibre de toute la région, mais se réjouit de la chute d'un allié du Hamas.

Israël préfère rester prudent. A l'inverse du gouvernement israélien, qui a préféré garder le silence après la mise à l'écart de Mohamed Morsi par l'armée égyptienne, mercredi soir, la presse n'a pas ignoré le sujet mais a largement exprimé ses craintes, quant à l'avenir de l'Egypte et de la région, bien que la chute du régime des Frères musulmans fasse perdre au Hamas palestinien un allié de poids.

De bonnes relations sous l'ère Morsi

Soulignant que "pour l'heure, la crise égyptienne n'a pas de conséquence immédiate sur la sécurité d'Israël", le quotidien Haaretz rappelle que "durant les dernières semaines, l'armée a fait preuve d'une détermination croissante pour prendre le contrôle des événements", en Egypte.

"Il est difficile de dire qu'Israël attendait la chute des Frères musulmans", poursuit le journaliste Amos Harel, qui explique que, contrairement aux prédictions, "et en dépit de l'animosité de l'idéologie des Frères musulmans à l'encontre d'Israël", les relations de sécurité entre l'Egypte et Israël ont été meilleures pendant l'année écoulée –celle de la présidence Morsi- qu'elles ne l'étaient sous l'ère Moubarak.

Lors de la dernière crise entre Israël et le Hamas palestinien, à l'automne 2012, Mohamed Morsi s'était en effet tout particulièrement impliqué dans la négociation du cessez-le-feu.

Une lourde perte pour le Hamas

"Une victoire pour les jeunes révolutionnaires, mais pas pour la démocratie", titre de son côté le site Times of Israël, qui pointe les risques d'un "cycle de violence aux implications régionales" si les Frères musulmans n'acceptent pas l'éviction de Mohamed Morsi.

"La balle est dans le camp des Frères musulmans", résume ainsi le site Internet, qui souligne toutefois que la nouvelle de la chute des islamistes en Egypte est "particulièrement sinistre pour le Hamas" palestinien.

Ce dernier perd en effet un allié de taille, rappelle le Times of Israël, "celui qui lui assurait un support politique vital". Le Hamas se retrouve donc "presque isolé dans le monde arabe après être entré en désaccord avec la Syrie et l'Iran", analyse le site israélien.

Adrienne Sigel