BFMTV
Iran

Nucléaire iranien: les stocks d'uranium enrichi dépassent de 18 fois la limite autorisée

Siège de l'Agence internationale à l'énergie atomique. (Photo d'illustration)

Siège de l'Agence internationale à l'énergie atomique. (Photo d'illustration) - Alex Halada

L'uranium enrichi, parfois juste en deçà des 90% nécessaires pour produire une bombe atomique, a été décompté en Iran en trop grande quantité par l'Agence internationale de l'énergie atomique.

L'Iran a continué à augmenter ces derniers mois son stock d'uranium enrichi, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), dont le directeur Rafael Grossi est attendu à Téhéran en fin de semaine.

Les stocks s'élevaient à 3760,8 kg à la date du 12 février (contre 3673,7 kg en octobre), soit plus de 18 fois la limite autorisée par l'accord international de 2015, selon ce texte, à quelques jours d'un Conseil des gouverneurs de l'instance onusienne.

De plus, l'agence a confirmé avoir détecté en Iran des particules d'uranium enrichi à 83,7%, soit juste en deçà des 90% nécessaires pour produire une bombe atomique, selon le rapport.

Des "fluctuations involontaires" selon Téhéran

"Les discussions sont toujours en cours" pour déterminer l'origine de ces particules, a précisé l'instance onusienne, qui confirme ainsi des informations données par des sources diplomatiques. Téhéran a de son côté fait état "de fluctuations involontaires" au cours du processus d'enrichissement.

La semaine dernière, Téhéran avait affirmé "n'avoir pas fait de tentative pour enrichir au-delà de 60%".

"La présence de particules au-delà de 60% ne signifie pas qu'il y ait un enrichissement (d'uranium) à plus de 60%", avait réagi le porte-parole de l'Organisation de l'énergie nucléaire iranienne, Behrouz Kamalvandi.

Ces informations surviennent alors que les négociations afin de ranimer l'accord conclu en 2015 pour limiter les activités atomiques de l'Iran en échange d'une levée des sanctions internationales sont au point mort.

Elles avaient débuté en avril 2021 à Vienne entre Téhéran et les grandes puissances, mais elles sont bloquées depuis août 2022 dans un contexte de tensions croissantes.

L'accord, connu sous l'acronyme de JCPOA, est moribond depuis le retrait des Etats-Unis décidé en 2018 par le président Donald Trump.

T.P. avec AFP