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Iran

L'Iran pourrait exécuter plus de 1.000 personnes en 2015

Plusieurs milliers de personnes seraient actuellement dans le couloir de la mort en Iran (photo d'illustration).

Plusieurs milliers de personnes seraient actuellement dans le couloir de la mort en Iran (photo d'illustration). - Atta Kenare - AFP

Un rapport d'Amnesty International s'inquiète du nombre d'exécutions depuis le début de l'année en Iran. D'après l'association de défense des droits de l'Homme, en moyenne trois personnes par jour sont exécutées dans le pays.

Depuis le 1er janvier, 694 personnes ont été exécutées en Iran. Le pays est sur le point de dépasser le nombre d'exécutions de l'année 2014. Amnesty International dénonce dans un rapport ce jeudi cette recrudescence de mises à mort.

"Le taux sidérant d'exécution pour la première moitié de cette année dépeint une image sinistre de la machinerie de l'Etat qui de façon préméditée mène des meurtres judiciaires à une échelle de masse", dénonce Said Boumedouha, responsable Amnesty International pour le Moyen-Orient. "Si les autorités iraniennes maintiennent ce taux effrayant d'exécutions, nous devrions dépasser les 1.000 mises à mort d'ici la fin de l'année", poursuit-il. L'Association de protection des droits de l'Homme souligne que les exécutions n'ont pas été suspendues pendant le mois du Ramadan, ce qui est parfois la coutume.

80% des exécutés condamnés pour des affaires de drogue

Amnesty International dénonce les décisions de justice prises par des tribunaux qui "manquent complètement d'indépendance et d'impartialité". Les droits de la défense ne seraient pas respectés, l'accès à un avocat parfois refusé et les procédures d'appel inadaptées. "La peine de mort est abjecte dans toutes les circonstances, mais cela soulève des inquiétudes supplémentaires dans un pays comme l'Iran où de façon flagrante les procès ne sont pas équitables", regrette Said Boumedouha.

Le rapport d'Amnesty International révèle que la majorité des exécutés avaient été condamnés pour des affaires de drogues. D'après les autorités iraniennes, 80% des personnes dans le couloir de la mort ont été condamnés pour des affaires de stupéfiants. Amnesty International s'inquiète aussi de la détention des personnes condamnées. Les prisonniers sont souvent laissés dans le couloir de la mort sans information sur leur date d'exécution. Dans certains cas, les familles n'apprennent la mort de leurs proches que plusieurs jours après l'exécution, parfois après des semaines.

C. B