Iran: Rohani élu, et maintenant?

On dit d'Hassan Rohani, le nouvel homme fort de l'Iran, qu'il est un "religieux modéré". Mais que peut-il vraiment changer? Décryptage.

Il était le seul candidat dit "modéré" autorisé à se présenter. Hassan Rohani, a été élu samedi dès le premier tour de l'élection présidentielle iranienne, face à cinq candidats conservateurs. Soutenu par tous les réformistes, son accession à la présidence ne signifie néanmoins pas une révolution dans la politique du pays. Explications.

Car en Iran, les grands dossiers stratégiques sont dirigés par le Guide suprême Ali Khamenei. Un électeur le sait bien: "La population doit admettre que le président reste le président de la République islamique: il ne peut pas diriger les réformes ou être le leader de l'opposition", indique-t-il.

"Réaliste" et "capable de négocier"

Pourtant, Hassan Rohani est connu pour ses prises de positions modérées sur la scène internationales, par rapport au président actuel Mahmoud Ahmadinejad. En 2003, c'est lui qui dirigeait les négociations nucléaires entre l'Iran et les grandes puissances occidentales, et il avait accepté la suspension de l'enrichissement d'uranium.

Bernard Hourcade, spécialiste de l'Iran moderne, veut voir dans sa modération "un signe extrêmement positif". Pour lui, Hassan Rohani est "quelqu'un qui défend la République islamique, mais qui en même temps est réaliste et a montré qu'il était capable de négocier, c'est-à-dire de donner ou de recevoir."

Durant la campagne électorale, l'ayatollah de 64 ans s'était d'ailleurs distingué de ses concurrents en préconisant davantage de dialogue avec l'Occident. Il avait surtout a prôné la reprise de discussions avec les Etats-Unis, ennemi de l'Iran de plus de 30 ans.

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M. T. avec Mariam Pirzadeh