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Iran

Iran: le "filleul" de Clémentine Autain exécuté pour la mort d'un milicien des Gardiens de la Révolution

La députée LFI Clémentine Autain, le 27 août 2022 à Blois

La députée LFI Clémentine Autain, le 27 août 2022 à Blois - GUILLAUME SOUVANT © 2019 AFP

Deux hommes ont été exécutés samedi, a annoncé la justice iranienne, en lien avec les manifestations en cours dans le pays. L'un d'eux était "parrainé" par la députée LFI qui avait alerté sur son sort.

La justice iranienne a annoncé samedi la pendaison le même jour de deux hommes reconnus coupables d'avoir tué un paramilitaire lors des manifestations déclenchées par le décès en détention de la jeune Mahsa Amini. La députée LFI Clémentine Autain assure sur Twitter que l'un des deux hommes est son "filleul" qu'elle avait parrainé via une ONG.

Clémentine Autain a précisé à Libération avoir "parrainé" le jeune homme exécuté dans le cadre d'une opération nommée "Stop exécution" et "menée par deux avocates iraniennes en lien avec des ONG".

Les ONG dénoncent "une justice expéditive"

Mohammad Mehdi Karami et Seyed Mohammad Hosseini sont accusés d'avoir tué Rouhollah Ajamian, un membre de la milice des Bassidji liée aux Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, le 3 novembre dernier. Ils "ont été pendus ce matin" samedi, a annoncé l'agence de l'autorité judiciaire Mizan Online.

Un tribunal en première instance avait condamné à mort les deux hommes le 4 décembre et la Cour suprême avait confirmé le 3 janvier leurs peines, une justice qualifiée d'"expéditive" par des ONG de défense des droits humains.

La députée avait "parrainé" le jeune homme avec une ONG

La députée LFI Clémentine Autain a réagi à cette annonce sur Twitter en faisant part de sa "colère, tristesse immense et pensées affligées". Elle affirme dans le même temps que l'un des deux hommes tués est son "filleul".

"Je viens d'apprendre que mon filleul Mohammad Mehdi Karami, 22 ans, a été exécuté (samedi) par le gouvernement", écrit-elle.

L'élue de Seine-Saint-Denis avait alerté à plusieurs reprises ces dernières semaines sur la condamnation à mort de ce jeune homme et son exécution à venir. "La peine de mort de mon filleul Mohammad Mehdi Karami a été confirmée ce matin", écrivait-elle déjà le 3 janvier dernier.

"Nous sommes 150 parlementaires français à avoir parrainé des Iraniens condamnés par le régime dictatorial", explique-t-elle.

Condamnations internationales

Ces dernières exécutions surviennent malgré une campagne d'ONG appelant Téhéran à épargner Mohammad Mehdi Karami et Seyed Mohammad Hosseini, Amnesty International ayant notamment dénoncé un procès "inéquitable".

L'ONU a dénoncé des pendaisons "choquantes" qui portent à quatre le nombre d'exécutions depuis le début du mouvement de contestation en Iran à la mi-septembre.

L'UE s'est dit pour sa part "consternée", selon un communiqué des services de son chef de la diplomatie Josep Borrell. Elle a aussi appelé l'Iran "à mettre immédiatement un terme" à l'exécution de manifestants, tandis que la France a dénoncé des exécutions "révoltantes".

Depuis le début du mouvement de contestation, 14 personnes ont été condamnées à mort en lien avec les manifestations, selon un décompte de l'AFP basé sur des informations officielles. Trois nouvelles condamnations à mort liées aux manifestations ont encore été annoncées ce lundi.

Juliette Desmonceaux