BFMTV
Iran

Iran: en marge des négociations sur le nucléaire, le procès d'un américain pour espionnage reprend

Jason Rezaian posant pour une photo au Ministère des Affaires étrangères iranien (2013)

Jason Rezaian posant pour une photo au Ministère des Affaires étrangères iranien (2013) - STR-AFP

Le procès pour espionnage d'un correspondant du Washington Post a repris, lundi à Téhéran. Le quotidien américain craint qu'il ne soit un pion dans les négociations sur le programme nucléaire.

Pendant que l'attention se focalise sur Vienne, et le compte-à-rebours des négociations sur le programme nucléaire entre l'Iran et le groupe des "5+1" (France, États-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne), une autre affaire sensible se joue à Téhéran. Le procès du correspondant irano-américain du Washington Post, Jason Rezaian, jugé pour espionnage, a repris lundi après une interruption de plus d'un mois, selon les informations de l'AFP.

Son incarcération, l'année dernière, avait provoqué de nouvelles tensions entre l'Iran et les États-Unis, et les faits qui lui sont reprochés sont encore très obscurs.

"Espionnage et collaboration avec des gouvernements hostiles"

Le journaliste de 39 ans est notamment accusé d'"espionnage", "collecte d'informations confidentielles", "collaboration avec des gouvernements hostiles" et "propagande contre le régime". Il est incarcéré depuis près de dix moi à la prison d'Evine dans le nord de la capitale. Il a jusqu'ici formellement démenti les accusations portées contre lui.

Le Washington Post, de son côté, estime que le journaliste, qui encourt entre 10 et 20 ans de prison, est "un pion dans les luttes" au sein du régime iranien, alors que le pays négocie un accord nucléaire avec les grandes puissances.

Un dossier "purement iranien" pour Téhéran

Jason Rezaian, qui travaillait pour le quotidien américain depuis 2012, a été arrêté avec son épouse, la journaliste iranienne Yeganeh Salehi, à leur domicile le 22 juillet 2014, en compagnie d'une seconde femme photographe, dont le nom n'a pas été révélé. Les deux femmes ont depuis été libérées sous caution et attendent leur procès.

Pour l'instant, le tribunal n'a pas communiqué les raisons pour lesquelles Jason Rezaian est suspecté d'espionnage. Depuis son incarcération, la Maison Blanche demande à Téhéran la libération de son ressortissant. Mais l'Iran, qui ne reconnaît pas la double nationalité, affirme que ce dossier est "purement iranien" et fait valoir l'indépendance de son système judiciaire.

S. Ac.