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Iran: au moins 82 morts dans la répression des manifestations à Zahedan selon Amnesty

Le drapeau de l'Iran (illustration)

Le drapeau de l'Iran (illustration) - JOE KLAMAR / AFP

Au cours du "vendredi sanglant de Zahedan", comme le nomment des ONG, les forces de sécurité ont réprimé une manifestation qui avait éclaté après les prières.

Au moins 82 personnes ont été tuées depuis vendredi dans la répression des manifestations qui ont éclaté à Zahedan, ville de la province du Sistan-Baloutchistan dans le sud-est de l'Iran, a affirmé jeudi l'ONG Amnesty International.

"Les forces de sécurité iraniennes ont illégalement tué au moins 66 personnes, dont des enfants, et blessé des centaines d'autres après avoir ouvert le feu" sur des manifestants, des passants et des fidèles, a fait savoir l'organisation.

Depuis, "seize autres personnes ont été tuées dans des incidents séparés à Zahedan dans le cadre de la répression continue de ces manifestations", selon Amnesty.

Au cours du "vendredi sanglant de Zahedan", comme le nomment des ONG, les forces de sécurité ont réprimé une manifestation qui avait éclaté après les prières.

Minorité baloutche

Cette manifestation a été déclenchée par des accusations selon lesquelles un chef de police de la ville portuaire de Chabahar, également dans cette province, a violé une adolescente de quinze ans appartenant à la minorité sunnite baloutche, selon l'ONG Iran Human Rights.

Des informations publiées sur les réseaux sociaux avaient fait état de dizaines de morts à Zahedan vendredi, tandis que des images avaient montré des hôpitaux débordés et des cadavres ensanglantés.

Ces heurts ont eu lieu dans un contexte plus vaste de manifestations dans tout le pays, qui ont éclaté il y a près de trois semaines à la suite de la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police des moeurs. Elles sont également sévèrement réprimées.

Situé à la frontière du Pakistan, le Sistan-Baloutchistan est l'une des régions les plus pauvres d'Iran et abrite la minorité baloutche, qui adhère pour la plupart à l'islam sunnite et non au chiisme dominant en Iran.

Ces derniers mois, des militants se sont plaints du nombre disproportionné de condamnés baloutches exécutés, alors que les pendaisons se multiplient dans la République islamique.

S.C avec AFP