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Iran

Cheveux coupés, foulards brûlés: les Iraniennes se révoltent après la mort d'une militante anti-voile

La mort de la militante de 22 ans Mahsa Amini après son arrestation à Téhéran pour non port du voile a donné lieu à un mouvement de protestation de la part de nombreuses femmes iraniennes.

Elle est devenue un symbole. A 22 ans, Mahsa Amini, est morte dans un hôpital de Téhéran samedi, après avoir été arrêtée et rouée de coups par la police des moeurs dans la capitale iranienne.

Le motif de ce traitement? Une infraction au code vestimentaire en vigueur dans la République islamique, en l'occurrence l'obligation du port du voile couvrant les cheveux. En Iran, le port du voile sur la voie publique est obligatoire pour les femmes à partir de 7 ans depuis la révolution islamique de 1979.

Protestation sur les réseaux sociaux

Avant même l'annonce de la mort de Mahsa Amini, un fort mouvement de protestation avait gagné la société iranienne.

Depuis, sur les réseaux sociaux, des vidéos de femmes iraniennes se coupant les cheveux ou brûlant leur voile se sont rapidement multipliées, ici compilée par l'activiste et journaliste américano-iranienne Masih Alinejad:

"Dès l'âge de 7 ans, si nous ne couvrons pas nos cheveux, nous ne pourrons pas aller à l'école ou trouver un emploi. Nous en avons assez de ce régime d'apartheid entre les sexes."

Après le début de ces protestations en ligne, les autorités iraniennes ont limité l'accès de la population à Internet selon NetBlocks, une organisation qui surveille les flux web partout dans le monde.

Lors des funérailles dans sa ville natale de Saqqez (province du Kurdistan iranien, dans l'ouest du pays), de nombreuses femmes présentes avaient retiré leur foulard.

Répression dans le sang

Face aux manifestations dans plusieurs villes, la police iranienne a répondu par une répression violente. Elle a notamment ouvert le feu sur les manifestants, blessant 12 personnes. On compte en tout 36 blessés parmi les protestataires.

Le pouvoir nie la responsabilité de la police des moeurs dans la mort de Mahsa Amini et invoque les "problèmes cardiaques" de la jeune femme, qui auraient justifié son transport à l'hôpital après son arrestation. La famille de cette dernière récuse cette version, affirmant que leur fille n'a jamais eu de problèmes de santé.

Glenn Gillet