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Iran

Accord nucléaire avec l'Iran: le monde salue une nouvelle ère

Les dirigeants du monde entier ont salué, ce mardi, l'accord historique sur le nucléaire iranien, signé à Vienne, qui doit solder un dossier qui empoisonne les relations internationales depuis douze ans.  Seul Israël, qui avait mené une campagne déterminée pendant des mois pour le dénoncer, a laissé éclaté sa colère.

De Washington à Moscou en passant par Téhéran, les dirigeants du monde ont salué mardi l'accord nucléaire conclu à Vienne, y voyant la "chance" d'une nouvelle ère dans les relations internationales, à l'exception d'Israël, ennemi de Téhéran, qui dénonce une "erreur historique".

Cet accord parachève d'intenses négociations entre l'Iran et le groupe P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) pour solder ce dossier qui empoisonne les relations internationales depuis douze ans.

"Grâce à cet accord, la communauté internationale sera capable de s'assurer que la République islamique d'Iran ne développe pas une arme nucléaire", s'est félicité le président américain Barack Obama, qui a fait de cette question l'une des priorités de sa politique étrangère.

Cet accord, "fondé sur les vérifications" plutôt que la confiance, "nous donne une chance d'aller dans une nouvelle direction. Nous devons la saisir", a-t-il ajouté tout en soulignant que si l'Iran ne respectait pas ses engagements, "toutes les sanctions" seraient rétablies.

Obama en direct

Fait rare: l'allocution de Barack Obama a été retransmise en direct par la télévision publique iranienne, ce qui est la seconde fois en 36 ans que cela arrive pour un discours d'un président américain.

Cet "accord important et historique" peut "contribuer de manière essentielle à la paix et la stabilité dans la région et au delà", a quant à lui jugé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon.

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg a également salué "une percée historique" qui, une fois mise en oeuvre, "renforcera la sécurité internationale".

A Londres, le Premier ministre David Cameron a salué un accord "historique" qui "contribuera à faire de notre monde un endroit plus sûr".

"Le monde avance", estime Hollande

A Paris, le président François Hollande s'est réjoui d'un accord "très important" qui démontre que "le monde avance", appelant Téhéran à en profiter pour "aider" la coalition internationale sur le dossier syrien.

A Moscou, le président russe Vladimir Poutine a jugé que la communauté internationale pouvait désormais pousser "un grand soupir de soulagement". Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a souligné que l'accord permettait de "lever les obstacles" à la constitution d'une "large coalition" contre le groupe Etat Islamique (EI) et d'autres groupes terroristes.

A Berlin, la chancelière Angela Merkel a salué un "succès important de la diplomatie internationale", et a appelé à une "application rapide" de l'accord.

Satisfaction également à Madrid qui préside le comité des sanctions visant l'Iran à l'ONU et "veillera à la bonne application de cet accord".

Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a, lui, estimé que "cet accord démontre que la solution des crises par des moyens pacifiques est possible".

Colère en Israël 

Du côté iranien, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei et le président modéré Hassan Rohani se sont dit satisfaits. "Tous nos objectifs ont été atteints" a affirmé Hassan Rohani qui a estimé que l'accord était "un point de départ" pour rétablir la confiance avec les Occidentaux.

"Si cet accord est appliqué correctement (...) nous pouvons peu à peu éliminer la méfiance", a-t-il affirmé en assurant que son pays ne chercherait "jamais à avoir l'arme nucléaire".

La conclusion de l'accord a en revanche provoqué la colère du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui avait mené une campagne déterminée pendant des mois pour le dénoncer. "Cet accord est une erreur historique pour le monde", a-t-il déclaré à Jérusalem.

Le Canada, soutien inconditionnel d'Israël, a également critiqué l'accord, jugeant, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, que l'Iran restait "l'une des plus importantes menaces à la paix et à la sécurité internationales".

Les Emirats arabes unis, première monarchie arabe à réagir

En Syrie, le président Bachar al-Assad a félicité son allié iranien chiite pour sa "grande victoire". Première monarchie arabe à réagir, les Emirats arabes unis -pays sunnite- ont également salué un accord qui peut ouvrir "une nouvelle page dans les relations entre les pays de la région du Golfe" à condition que l'Iran "révise sa politique et cesse ses ingérences dans les affaires intérieures de pays comme l'Irak, la Syrie, le Liban et le Yémen".

Le ministre turc des Affaires étrangères Melvut Cavusoglu s'est également montré satisfait, estimant que "la levée des sanctions allait contribuer à l'économie régionale". Son homologue irakien, Ibrahim al-Jaafari a jugé lors d'une conférence de presse conjointe à Ankara, que l'accord était "important et nous devons le soutenir".

"L'accord doit être (...) mis en oeuvre pour que la région parvienne à la stabilité", a-t-il ajouté. Le Saint-Siège a également espéré que l'accord porterait des fruits "dont nous espérons qu'ils ne se limiteront pas au seul domaine du programme nucléaire".

la rédaction avec AFP