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Irak

Musée de Mossoul: Hollande dénonce "la barbarie" de l'Etat islamique

Les jihadistes de Daesh ont saccagé le musée de Mossoul dans ces images de propagande.

Les jihadistes de Daesh ont saccagé le musée de Mossoul dans ces images de propagande. - Image Etat islamique

Des centaines d'oeuvres d'art, à la valeur inestimable, ont été détruites par des jihadistes de Daesh dans le musée de Mossoul, la deuxième ville d'Irak aux mains du groupe terroriste depuis quelques mois.

"C'est la culture et la mémoire qu'ils assassinent. Insoutenable barbarie", réagissait vendredi matin la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, après la destruction de centaines d'oeuvres d'art antiques dans le musée de Mossoul en Irak par des membres de l'Etat islamique.

Datant de plusieurs millénaires, aucun de ces trésors n'est épargné par les jihadistes. Ces statues, frises, et autres objets sont détruits à coup de massue. Pour ceux qui résistent les combattants de l'Etat islamique y vont à la perceuse. Le musée de Mossoul détenait une collection renfermant des trésors inestimables pré-islamiques, de la période assyrienne et hellénistique, soit bien avant l'ère chrétienne.

Images de propagande

Pour les jihadistes, ces statues, symboles pour eux de religions polythéistes, seraient contraire à l'Islam. Déjà en Syrie, la communauté chrétienne assyrienne a été contrainte de fuir face aux persécutions dont elle est victime. Près de 5.000 personnes auraient quitté le nord-est du pays détenu par l'Etat islamique. 

Ces images de saccage et de démolition ont été filmées par les combattants de Daesh car elles font partie de la propagande jihadiste. Mossoul, deuxième ville d'Irak, est contrôlée depuis l'été par l'Etat islamique, qui veut faire du pays un califat islamique. 

Un saccage condamné

Détruire le patrimoine culturel de ce territoire est une façon pour les jihadistes d'affirmer leur domination sur la population. Une méthode d'intimidation déjà utilisée en 2001 cette fois-ci en Afghanistan. Les Talibans, alors au pouvoir, avaient détruit les deux bouddhas de Bâmiyân, qui étaient sculptés à même la falaise.

Le saccage de Mossoul a été immédiatement condamné par la communauté internationale. Toujours en visite aux Philippines, François Hollande a dénoncé "la barbarie" de l'Etat islamique.

"La barbarie touche les personnes et elle touche l'histoire. Ils veulent détruire tout ce qui est l'humanité", a assuré le président français lors d'un discours à Manille.

En France, Manuel Valls s'est ému sur Twitter de ces destructions assurant qu'"une part de l'esprit humain et de l'universel qui s'écroule".

De son côté, Jack Lang a dénoncé, sur BFMTV, "des actes monstrueux et révoltants".

"Ces hommes se sont des hitlériens. Ils se comportent comme Hitler et ses sbires se comportaient à l'égard de la culture, des artistes, des livres", a réagi, scandalisé, l'ancien ministre de la Culture.

Jack Lang en a profité pour apporter "son soutien total" à François Hollande et à la France qui "sont au premier rang dans la lutte contre le terrorisme islamiste". "C'est criminel, ils s'attaquent à la fois à personne humaine et au trésor de l'humanité, poursuit l'ancien ministre socialiste. Ils montrent à quel point ces barbares doivent être poursuivis, combattus, éradiqués."

"C'est une tragédie et une perte catastrophique pour histoire irakienne et pour l'archéologie au-delà de toute compréhension", a réagi Amr Al-Azm, historien et anthropologue syrien.

Le musée parisien du Louvre a lui tenu à exprimer sa "vive indignation". "Après la tragédie vécue par les populations de la région, ces destructions constituent une nouvelle étape dans la violence et l'horreur car c'est toute la mémoire de l'humanité qui est ainsi prise pour cible, dans cette région qui fut le berceau de la civilisation, de l'écriture et de l'histoire", insiste la direction du Louvre dans un communiqué.

L'Unesco a elle réclamé la tenue d'une réunion d'urgence au Conseil de sécurité de l'ONU.

J.C.