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Militaires tués en Irak: pourquoi des forces françaises sont-elles encore présentes au Moyen-Orient?

Un soldat français de l'opération Chammal, en Irak en février 2019

Un soldat français de l'opération Chammal, en Irak en février 2019 - RMC

Depuis 2014, des forces spéciales françaises sont déployées en Irak et en Syrie pour lutter contre le terrorisme islamiste. C'est dans ce cadre que trois soldats français sont morts en dix jours dans cette région du Moyen-Orient.

Il "appuyait une unité irakienne en opération antiterroriste". Ce lundi, le sergent Nicolas Mazier est mort en Irak, portant à trois le nombre de militaires français tués en l'espace de dix jours dans le pays.

Alors que l'attention médiatique se porte en ce moment sur la présence française au Sahel, ces trois drames successifs viennent brutalement rappeler l'engagement des forces françaises en Irak.

Environ 600 militaires français sont déployés dans la région dans le cadre de l'opération Chammal, qui comprend un volet formation et conseil des forces irakiennes et un volet appui aérien au profit de la coalition internationale Inherent Resolve contre Daesh rassemblant 80 pays et cinq organisations internationales, créée en 2014.

D'un point de vue matériel, 10 Rafale sont en œuvre en permanence sur des bases aériennes de la région. D'autres supports aériens et maritimes sont ponctuellement mis à disposition des forces sur place.

"C'est un théâtre d'opérations à très haut risque que le grand public a tendance à oublier du fait de la guerre en Ukraine ou des tensions au Niger, a rappelé sur BFMTV le général Jérôme Pellistrandi. Nos forces spéciales y mènent des actions extrêmement dangereuses contre des cibles terroristes qui cherchent à déstabiliser la région et qui peuvent poser un risque terroriste en France."

Jusqu'à 500 combattants de Daesh en Irak

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie voisine, Daesh a vu son "califat" autoproclamé s'écrouler sous le coup d'offensives successives dans ces deux pays.

En mars, un haut responsable militaire irakien assurait toutefois que Daesh comptait entre 400 et 500 combattants actifs en Irak.

Un rapport de l'ONU publié en juillet expliquait que "l'action antiterroriste des forces irakiennes (avait) continué d'entraîner une réduction des activités de Daesh, lequel a cependant maintenu une insurrection de faible intensité".

Laurent Neumann : Pourquoi y a-t-il encore des militaires français en Irak ? - 22/08
Laurent Neumann : Pourquoi y a-t-il encore des militaires français en Irak ? - 22/08
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Toutefois, "il y a une remontée en puissance du soutien aux forces armées irakiennes après une pause entre 2020 et 2022", a indiqué à BFMTV.com Héloïse Fayet, chercheuse à l'Institut français des relations internationales (IFRI).

Selon cette spécialiste du Moyen-Orient, cette pause était due à la pandémie de Covid-19 mais aussi aux attaques de milices chiites contre la coalition internationale, consécutives à l'assassinat par les États-Unis du général iranien Qassem Soleimani.

Malgré tout, les "opérations" des jihadistes "ont été endiguées dans les zones rurales, tandis que la fréquence des attaques dans les centres urbains a baissé", d'après le rapport de l'ONU.

D'après ce dernier, "la structure principale de Daesh persiste et continue de compter de 5000 à 7000 membres en Irak et en République arabe syrienne, dont la plupart sont des combattants".

Théo Putavy et François Blanchard avec AFP