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Irak: 82 morts et 110 blessés dans l'incendie d'un hôpital dédié au Covid-19

Le personnel médical en train de trier du matériel dans une tente médicalisée située place Tahrir à Bagdad en octobre 2020 (Photo d'illustration).

Le personnel médical en train de trier du matériel dans une tente médicalisée située place Tahrir à Bagdad en octobre 2020 (Photo d'illustration). - AHMAD AL-RUBAYE

Dans la nuit de samedi à dimanche, 82 personnes ont péri dans l'incendie d'une unité de soins intensifs dédiée aux patients Covid d'un hôpital de Bagdad en Irak.

Un incendie a tué 82 personnes et blessé 110 autres dans la nuit de samedi à dimanche dans une unité de soins intensifs pour malades du Covid-19 en Irak, le pays arabe ayant enregistré le plus de contaminations et en pénurie médicale depuis des décennies. Les premiers bilans faisaient état d'au moins 23 puis de 58 morts.

Ce sont des bouteilles d'oxygène "stockées sans respect des conditions de sécurité" qui sont à l'origine du sinistre, ont expliqué des sources médicales à l'AFP. Une épreuve de plus pour le pays de 40 millions d'habitants dont le système de santé ne s'est jamais relevé de quatre décennies de guerres à répétition.

Un centaine de personnes blessées

Au beau milieu de la nuit, alors que des dizaines de proches étaient au chevet de "trente patients dans cette unité de soins intensifs" de l'hôpital Ibn al-Khatib, réservée aux cas les plus graves à Bagdad, des flammes ont gagné les étages, a rapporté une source médicale.

Des vidéos mises en ligne sur les réseaux sociaux montraient des pompiers tentant d'éteindre l'incendie au milieu d'une cohue de malades et de proches tentant de s'échapper du bâtiment, situé dans la périphérie sud-est de Bagdad.

La Défense civile a de son côté affirmé à l'agence officielle irakienne avoir pu "sauver 90 personnes sur 120 malades et proches" qui se trouvaient sur les lieux, tout en se refusant à communiquer un bilan exact des morts et des blessés.

Un incendie dû à la négligence

Cet incendie, dû selon différentes sources à la négligence, souvent liée à la corruption endémique en Irak, a aussitôt provoqué un intense débat dans le pays. Le gouverneur de Bagdad, Mohammed Jaber, a réclamé "au ministère de la Santé une commission d'enquête pour que ceux qui n'ont pas fait leur travail soient amenés devant la justice".

Au milieu de la nuit, alors que la Défense civile annonçait avoir contrôlé l'incendie, le ministère de la Santé n'avait publié aucun communiqué ni donné aucun bilan.

Les cas de Covid-19 ont dépassé mercredi le million en Irak, en pénurie de médicaments, de médecins et d'hôpitaux depuis des décennies mais qui, probablement en raison de sa population, l'une des plus jeunes au monde, enregistre un nombre de décès dus au Covid-19 relativement bas.

Au total, selon le ministère de la Santé, 1.025.288 Irakiens ont été contaminés depuis l'apparition en février 2020 du nouveau coronavirus dans le pays, dont 15.217 sont morts.

Une pénurie d'équipement médical

Le ministère de la Santé indique procéder chaque jour à environ 40.000 tests, un taux très peu élevé dans un pays qui compte plusieurs villes de plus de deux millions d'habitants, où la densité de population est élevée et la promiscuité permanente.

En manque d'équipement médical pour recevoir des malades (qui généralement préfèrent installer une bouteille d'oxygène chez eux plutôt que de se rendre dans des hôpitaux délabrés) l'Irak a malgré tout lancé sa campagne de vaccination.

Il a reçu en tout près de 650.000 doses de différents vaccins, la quasi-totalité sous forme de don ou via le programme international Covax visant à garantir un accès équitable aux vaccins.

Près de 300.000 personnes ont déjà reçu au moins une première dose, selon le ministère de la Santé qui ne cesse de faire campagne pour convaincre une population très sceptique à l'égard du vaccin et qui boude les masques depuis le début de l'épidémie.

Jeanne Bulant avec AFP Journaliste BFMTV