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Irak: à Mossoul, des bas-reliefs assyriens vieux de 2700 ans découverts par des archéologues

Des archéologues Américains et Irakiens ont découvert à Mossoul (Irak) huit bas-reliefs en marbre vieux de 2700 ans représentant des scènes de guerre de l'époque des puissants rois d'Assyrie.

Des archéologues Américains et Irakiens ont découvert à Mossoul (Irak) huit bas-reliefs en marbre vieux de 2700 ans représentant des scènes de guerre de l'époque des puissants rois d'Assyrie. - Zaid AL-OBEIDI / AFP

Les huit bas-reliefs en marbre ont été découverts sur le site de Mashki, une des portes historiques de l'antique cité de Ninive, située dans Mossoul. Cette porte monumentale avait été rasée au bulldozer par les jihadistes de Daesh, durant leur règne de la terreur imposé entre 2014 et 2017 à la métropole du nord.

Des archéologues Américains et Irakiens ont découvert à Mossoul, une grande métropole d'Irak, huit bas-reliefs en marbre vieux de 2700 ans représentant des scènes de guerre de l'époque des puissants rois d'Assyrie, a annoncé ce mercredi un responsable local.

La découverte a été faite sur le site de Mashki, une des portes historiques de l'antique cité de Ninive située dans Mossoul. La porte monumentale a été rasée au bulldozer par les jihadistes du groupe Daesh, durant leur règne de la terreur imposé entre 2014 et 2017 à la métropole du nord.

Les huit bas-reliefs en marbre gris remontent à l'ère du roi assyrien Sénnachérib (705-681 avant J.-C.), selon un communiqué du Conseil irakien des Antiquités et du Patrimoine. Ce roi reconstruira et agrandira Ninive, capitale de l'empire Assyrien, érigeant notamment un palais magnifique.

Un travailleur irakien met en lumière un bas-relief découvert à Mossoul, vieux de 2700 ans et représentant des scènes de guerre de l'époque des puissants rois d'Assyrie
Un travailleur irakien met en lumière un bas-relief découvert à Mossoul, vieux de 2700 ans et représentant des scènes de guerre de l'époque des puissants rois d'Assyrie © ZAID AL-OBEIDI / AFP

Premiers vestiges "relativement intacts" découverts sur le site

Sur les bas-reliefs mis au jour il y a une semaine on peut notamment voir un soldat de profil s'apprêtant à tirer à l'arc, mais aussi des palmiers et des arbres finement ciselés.

"Nous pensons que ces pièces ont été déplacées du palais de Sénnachérib et réutilisées par le petit-fils du roi, pour rénover la porte de Mashki et agrandir la salle des gardes", a expliqué mercredi à l'AFP Fadel Mohamed Khodr, dirigeant la mission archéologique qui restaure le site.

Les premiers constructeurs avaient sciemment effacé les décors sculptés sur les bas-reliefs, ajoute l'expert. "Seule la partie enterrée sous terre a conservé ses sculptures", a ajouté Fadel Mohamed Khodr.

Ces vestiges "sont les premiers à avoir été découverts sur ce site relativement intacts et ayant gardé leur aspect originel", se réjouit-il.

Reconstruction après les destructions de Daesh

Ninive était "la ville la plus ancienne et la plus peuplée de l'empire assyrien, capitale impériale et carrefour majeur entre la Méditerranée orientale et le plateau iranien", rappelle sur son site Internet l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH).

Après les destructions infligées par Daesh, l'ALIPH finance la reconstruction depuis 2021 de la porte de Mashki par une équipe d'archéologues de l'université américaine PENN et leurs homologues irakiens.

L'un des huit bas-reliefs en marbre découverts à Mossoul (Irak), datant de 2700 ans
L'un des huit bas-reliefs en marbre découverts à Mossoul (Irak), datant de 2700 ans © Zaid AL-OBEIDI / AFP

De 2014 jusqu'à sa défaite militaire en Irak fin 2017, Daesh a occupé de larges pans du territoire et considérait Mossoul comme sa "capitale" dans le pays.

L'Irak souffre depuis des décennies du pillage de ses antiquités: après l'invasion américaine de 2003 puis avec l'arrivée de Daesh, qui s'était livré à "un nettoyage culturel", selon l'ONU, en rasant une partie des vestiges de la Mésopotamie antique, ou en revendant des pièces au marché noir.

F.R. avec AFP