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Irak

A Mossoul, des jihadistes se cachent parmi les civils pour fuir la ville

Des civils fuient la vieille ville de Mossoul, le 21 juin 2017.

Des civils fuient la vieille ville de Mossoul, le 21 juin 2017. - Ahmad al-Rubaye - AFP

Les forces irakiennes, sur le point de reconquérir Mossoul, s'emploient à débusquer les jihadistes qui tentent de fuir la vieille ville en s'infiltrant dans les flux de civils.

Ils se cachent dans le flux de civils qui quittent la vieille ville de Mossoul. Alors que les jihadistes de Daesh sont acculés dans la deuxième ville d'Irak, que les forces irakiennes seraient sur le point de reconquérir dans les prochains jours après plus de huit mois d'offensive, plusieurs d'entre eux utilisent les civils comme "boucliers humains", quand d'autres se fondent dans la population pour fuir ou lancer des opérations sanglantes.

Repérer les signes distinctifs

Afin de les débusquer, les soldats de l'armée irakienne procèdent à des interrogatoires poussés auprès des civils. Ils recherchent avant tout des signes indiquant que les hommes sur lesquels pèsent des soupçons sont effectivement membres de Daesh. Des signes tels que des marques sur les épaules causées par un gilet de combat, par exemple.

Lorsque leurs soupçons se portent sur une famille, leur technique est rodée: les soldats irakiens questionnent d'abord les enfants, et leur mère ne peut alors plus nier.

"Je ne vais pas vous mentir, on a travaillé pour Daesh, mais plus maintenant", reconnaît ainsi une mère de famille interrogée par les forces irakiennes le jour de notre tournage, après que ses enfants ont été questionnés. "Je les déteste, et mon mari aussi. On a travaillé pour eux six mois, puis on a arrêté, ce ne sont pas des gens bien", ajoute-t-elle.

Interrogatoires et liste de suspects

Le père a lui déjà été emmené à la mosquée toute proche, transformée en salle d'interrogatoire. Il serait un émir, un haut gradé de Daesh, en charge de la sécurité dans Mossoul. Il a été trahi par son nom.

"Nous avons une liste de noms de suspects, que nous comparons aux cartes d'identité. Et les civils dans la vieille ville nous aident, nous donnent des informations. Nous avons des informations sur tout le monde", explique le major Ahmed, de l'unité de renseignement des forces spéciales. 

Toute la journée, des suspects sont amenés par les soldats irakiens. Officiellement, ils doivent être transférés à Bagdad, la capitale, pour subir un interrogatoire plus poussé. 

La bataille de Mossoul a débuté le 17 octobre 2016. Fin janvier, les forces irakiennes ont reconquis la partie orientale. Le 19 février, elles ont lancé l'assaut sur la partie ouest et le 18 juin elles sont passées à l'offensive pour reprendre la vieille ville et reconquérir ainsi totalement Mossoul. Environ "65 à 70% de la vieille ville a été libérée, il reste moins d'un kilomètre carré à reprendre", a déclaré le lieutenant-colonel Salam al-Obeidi, des services d'élite du contre-terrorisme irakien, qui mènent l'assaut contre ce secteur.

A.S. avec Edouard Dufrasne