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Moyen-Orient

Explosion à Beyrouth: Hollande condamne "le lâche attentat" au Liban

Un attentat à la voiture piégée dans le coeur de Beyrouth a fait plusieurs morts dont l'ancien ministre Mohammad Chatah.

Un attentat à la voiture piégée dans le coeur de Beyrouth a fait plusieurs morts dont l'ancien ministre Mohammad Chatah. - -

L'explosion a secoué la capitale libanaise dans la matinée de vendredi. Les médias évoquent un bilan provisoire de 5 morts et de plus de 50 blessés. Mohammad Chatah, ténor de la coalition libanaise hostile à Bachar al-Assad, fait partie des victimes.

Une puissante explosion a secoué le centre-ville de Beyrouth vendredi, faisant au moins 5 morts et plus de cinquantes blessés. Mohammad Chatah, proche conseiller de l'ex-Premier ministre libanais Saad Hariri, et le chef de la coalition hostile au régime syrien, a été tué dans cet attentat.

L'explosion ressentie à travers la capitale libanaise, s'est produite dans une des artères principale du centre-ville dégageant une épaisse fumée noire visible dans le ciel de la capitale libanaise.

Mohammad Chatah, également ex-ministre des Finances, se dirigeait vers la maison de Saad Hariri, ex-Premier ministre et absent du pays, où devait se tenir à 9h30 une réunion de la coalition dite du "14-mars", hostile au régime de Bachar al-Assad et appuyant l'opposition syrienne.

Sur ces images tournées vendredi matin, plusieurs voitures sont en flammes et des secouristes prennent en charge les blessés. De nombreux débris jonchaient la rue.

Hollande condamne, Hariri pointe le Hezbollah

Saad Hariri a rapidement mis en cause le Hezbollah, allié de la Syrie. "Pour nous, les accusés sont (...) les mêmes qui se dérobent à la justice internationale (...) et ceux qui propagent l'incendie régional à la nation (libanaise)", a-t-il indiqué dans un communiqué, en référence au Hezbollah qui refuse de remettre à la justice internationale cinq de ses membres inculpés dans l'assassinat en 2005 de son père, Rafic Hariri, et dont les combattants luttent contre les rebelles en Syrie aux côtés du régime de Damas.

Un communiqué de l'Elysée vendredi "condamne le lâche attentat perpétré ce matin" et ajoute que "le Président de la République s’est entretenu au téléphone avec le Président Sleimane auquel il a réitéré tout son soutien pour préserver la stabilité et la sécurité du Liban".

Quelque 900 militaires français sont actuellement présents au Liban, dans le cadre de la Finul (Force intérimaire des Nations unies déployée dans le sud du Liban).

Le conflit syrien s'exporte au Liban

Mohammad Chatah, également ex-ambassadeur libanais à Washington, était l'un des ténors de cette coalition et considéré comme le représentant politique de Saad Hariri, absent du Liban depuis 2011, lorsque le rival de ce dernier, le mouvement chiite Hezbollah, a provoqué la chute de son gouvernement.

Le Liban, ravagé par une guerre civile de 1975 à 1990, est touché de plein fouet par le conflit chez son voisin syrien, notamment depuis que le Hezbollah a envoyé ses hommes aider l'armée syrienne à combattre les rebelles. De 2005 à 2012, une série d'attentats et d'assassinats ont visé des hommes politiques et des journalistes hostiles au régime syrien, ainsi que des responsables de l'armée et de la police considérés comme proches de ce camp. Et depuis le mois de juillet, Beyrouth a été le théâtre de trois attentats. Ce dernier a eu lieu non loin du Sérail, le siège du Premier ministre libanais, dans un quartier particulièrement touristique, ce qui lui donne une dimension toute particulière.

L'attentat qui a coûté la vie à Mohammad Chatah intervient 20 jours avant le début du procès des responsables présumés de l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, dont le meurtre le 14 février 2005 avait plongé le Liban dans la tourmente.

A. G. et K. L. avec AFP