En Arabie saoudite, les femmes s'apprêtent à prendre le volant
En juin, Almahah ne bravera plus la loi pour prendre le volant de sa voiture. Dans moins de deux mois, cette Saoudienne sera officiellement autorisée, comme toutes les femmes de son pays, à conduire une voiture sur la voie publique.
Les femmes pourront conduire sans crainte
Jusqu'ici, prendre le volant de sa voiture était, pour les Saoudiennes qui s'y risquaient, un geste de protestation, qui suscitait les regards étonnés ou réprobateurs des hommes, et leur valait d'être arrêtées par la police. Mais )à partir du mois de juin, elles pourront circuler sans crainte avec leur véhicule, grâce à un décret signé en septembre 2017 par le roi Salman.
A bord de son 4X4, Almahah, que BFMTV a pu rencontrer dans la ville portuaire de Jeddah, continue aujourd'hui à braver l'interdit.
"Les gens sont un peu choqués, mais ils vont s'habituer. De toute façon ils n'auront pas le choix", s'amuse-t-elle. La jeune femme se réjouit de l'arrivée prochaine de ce nouveau droit. "Je ressens de la liberté, de la force. C'est une grande joie, on a attendu ça depuis tellement longtemps", confie encore Almahah.
Un vent de changement pour les femmes
Un vent de changement est-il en train de souffler sur l'Arabie saoudite? Cette réforme est en effet l'illustration de la volonté d'assouplissement des règles très conservatrices du royaume. Un assouplissement voulu et impulsé par le prince héritier Mohammed ben Salmane, arrivé au pouvoir en juin dernier. Celui-ci veut notamment accorder plus de droits aux femmes.
Et les effets sont déjà visibles. A Khobar, ville balnéaire située sur la côte ouest du pays, Mervat, une mère de famille de 43 ans, dirige depuis six mois une importante station service. C'est la première femme à travailler dans un tel endroit.
Une petite révolution qui n'a pas plu à tout le monde. "Sur les réseaux sociaux, les critiques c'était 'reste à la maison'. On me disait que les femmes doivent rester au foyer, mais ce n'est pas vrai, ce n'est pas dégradant de travailler", nous confie-t-elle.
Une société régie par le système de la tutelle
En Arabie saoudite, le système de la tutelle freine l'émancipation des femmes. Il reste de nombreuses activités du quotidien pour lesquelles celles-ci doivent encore avoir l'autorisation d'un homme - généralement leur père, époux ou frère - comme par exemple voyager, étudier, sortir, travailler, ou encore se marier.