BFMTV
Moyen-Orient

Droite et centre invitent Hollande à la prudence sur la Syrie

Laurent Fabius, Jean-Marc Ayrault et François Hollande, avant le conseil de défense à l'Elysée.

Laurent Fabius, Jean-Marc Ayrault et François Hollande, avant le conseil de défense à l'Elysée. - -

PARIS (Reuters) - Jean-François Copé et François Fillon ont appelé mercredi François Hollande à ne pas aller au-delà d'un certain seuil et à...

PARIS (Reuters) - Jean-François Copé et François Fillon ont appelé mercredi François Hollande à ne pas aller au-delà d'un certain seuil et à respecter certaines conditions dans la réponse à apporter au bombardement chimique présumé la semaine dernière près de Damas.

François Bayrou, le président du MoDem, a estimé que le gouvernement se portait en première ligne sans la prudence et la réflexion nécessaires sur les conséquences d'une intervention militaire occidentale en Syrie.

Dominique de Villepin, ex-ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac qui s'était opposé à la guerre en Irak en 2003 a jugé qu'intervention armée ne serait pas "une bonne solution". "Des frappes militaires nous éloigneraient d'un règlement politique et diplomatique. Notre vocation, ce n'est pas de punir quiconque par le biais militaire", a-t-il dit sur BFM-TV.

Le chef de l'Etat a déclaré mardi que la France était prête à punir "ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents" et a imputé l'attaque au régime de Bachar al Assad.

L'exécutif a poursuivi mercredi la préparation d'une éventuelle participation à des frappes internationales en Syrie avec un conseil de défense et la convocation du Parlement en session extraordinaire la semaine prochaine.

"J'ai écouté avec beaucoup d'attention l'analyse qui a été faite par le président Hollande, je l'ai trouvée juste sur la forme comme sur le fond", a déclaré le président de l'UMP sur Europe 1.

"Je recommanderais pour ma part au président Hollande d'être prudent : s'il s'agit d'une frappe punitive et ponctuelle face à l'utilisation d'armes chimiques par Assad, cela peut avoir du sens mais, encore une fois, attention à ne pas aller au-delà d'un certain seuil", a-t-il ajouté.

RÉFLÉCHIR AUX CONSÉQUENCES

Le chef de file de l'opposition a mis en garde contre les précédents en Irak et en Afghanistan qui ont montré selon lui que "ce qui compte aujourd'hui c'est l'efficacité, or l'efficacité ne peut être que dans une solution politique".

Lors d'un séminaire de son parti, "Force républicaine", à Rouez-en-Champagne (Sarthe), l'ancien Premier ministre François Fillon a réclamé des conditions à toute intervention de la France.

"La communauté internationale ne peut pas laisser impuni l'usage d'armes chimiques qui sont interdites par tous les traités internationaux", a-t-il dit. "Mais si nous devons intervenir aux côtés de nos alliés, il y a des conditions à respecter".

La preuve de l'utilisation des armes chimiques par le régime syrien doit être apportée par l'Onu et "seulement par l'organisation des Nations unies", a-t-il souligné, afin d'éviter les "errements de la guerre en Irak".

Avant toute prise de décision, il faut tenter une dernière fois d'essayer de convaincre la Russie d'agir sur le régime d'Assad, a ajouté François Fillon. Enfin, "la Ligue arabe doit être associée à une intervention et "les buts militaires définis avec une extrême précision."

François Bayrou a regretté pour sa part que l'exécutif se soit lancé dans une "mécanique" sans réfléchir aux conséquences d'une action de force, jugeant que le conflit était "communautaire" et non entre "les puissants et le peuple".

"Je pense que les autorités françaises sont imprudentes et se portent en première ligne. Là, il y a au minimum un engagement sans avoir eu pour le pays tout entier, la réflexion, la prudence nécessaires", a-t-il dit sur i>TÉLÉ

.

Marine Pennetier et Gérard Bon, avec Sophie Louet à Rouez-en-Champagne; Sarthe; , édité par Gilles Trequesser

REUTERS