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Moyen-Orient

Craignant pour sa vie, le Premier ministre libanais Saad Hariri démissionne

Le Premier ministre démissionnaire libanais Saad Hariri, le 21 avril 2017 au Liban, lors d'une conférence de presse.

Le Premier ministre démissionnaire libanais Saad Hariri, le 21 avril 2017 au Liban, lors d'une conférence de presse. - Mahmoud Zayyat - AFP

Le Premier ministre libanais, démissionnaire, accuse le Hezbollah et l'Iran de "mainmise sur le destin des pays de la région".

Le Premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé sa démission ce samedi, à la surprise générale. Il accuse le Hezbollah chiite et son allié iranien de "mainmise" sur le Liban et dit craindre pour sa vie.

"J'annonce ma démission du poste de Premier ministre", a-t-il déclaré dans une allocution retransmise par la chaîne satellitaire Al-Arabiya, à capitaux saoudiens. Il se trouve actuellement en Arabie saoudite. 

"J'ai senti ce qui ce tramait dans l'ombre pour viser ma vie", a-t-il dit en affirmant que le Liban vivait une situation similaire à celle qui prévalait avant l'assassinat en 2005 de son père Rafic Hariri, ex-Premier-ministre. Cinq membres du Hezbollah ont été mis en cause dans ce meurtre qui a ébranlé le Liban.

"L'Iran a une mainmise sur le destin des pays de la région (...) Le Hezbollah est le bras de l'Iran non seulement au Liban mais également dans les autres pays arabes", a dénoncé Saad Hariri, 47 ans.

Il a accusé Téhéran d'avoir "créé des dissensions parmi les enfants d'un même pays, créé un Etat dans l'Etat (...) jusqu'à avoir le dernier mot dans les affaires du Liban".

Le Hezbollah, allié crucial du régime syrien

La démission, qui a pris de court l'ensemble de la classe politique, intervient un an après sa nomination. Le puissant mouvement armé du Hezbollah chiite avec lequel Saad Hariri est en conflit fait partie de son gouvernement.

Le bureau de presse du président Michel Aoun a annoncé que ce dernier allait attendre le retour du Premier ministre démissionnaire pour s'informer auprès de lui "des circonstances de la démission afin de décider de la suite".

Le Hezbollah est un allié crucial du régime de Bachar al-Assad dans la guerre en Syrie voisine. Il est soutenu par Téhéran et est le seul parti libanais à avoir gardé ses armes après la fin de la guerre civile au Liban (1975-1990). Saad Hariri est lui farouchement hostile au régime syrien.

Bête noire d'Israël, le Hezbollah refuse d'abandonner son arsenal, principale pomme de discorde dans le pays.

L.A., avec AFP