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Moyen-Orient

COP28: les Emirats autoriseront les rassemblements "pacifiques" de militants pour le climat

Les buildings le long de la Sheikh Zayed Road, à Dubaï, le 3 juillet 2023.

Les buildings le long de la Sheikh Zayed Road, à Dubaï, le 3 juillet 2023. - KARIM SAHIB / AFP

Le choix du patron d'Adnoc, compagnie pétrolière nationale des Emirats, pour présider l'événement, avait déjà provoqué l'inquiétude des défenseurs de l'environnement.

Les Émirats arabes unis ont déclaré ce mardi qu'ils autoriseraient les défenseurs de l'environnement à "se rassembler pacifiquement" lors de la conférence de l'ONU sur le climat (COP28) à Dubaï en fin d'année, malgré l'interdiction des manifestations sans autorisation dans l'Etat du Golfe.

Les Emirats, qui accueilleront la COP28 du 30 novembre au 12 décembre dans le centre d'affaires de Dubaï, exigent une autorisation officielle pour les manifestations, mais interdisent celles qu'ils jugent perturbatrices.

Lors de la COP28, "il y aura un espace disponible pour que les militants pour le climat puissent se rassembler pacifiquement et faire entendre leur voix", a déclaré le gouvernement émirati dans une déclaration conjointe avec la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), diffusée par l'agence de presse officielle du pays, WAM.

"Les valeurs de l'ONU"

Cette déclaration a été publiée après que le président de la COP28, Sultan Al Jaber, et le secrétaire exécutif de la CCNUCC, Simon Stiell, ont signé à Abou Dhabi un accord bilatéral qui constitue la base juridique de l'organisation et de l'accueil des négociations sur le climat.

"Nous nous engageons fermement à veiller à ce que les valeurs de l'ONU soient respectées lors des COP", a déclaré Simon Stiell, cité dans le communiqué.

Les Emirats, septième producteur mondial d'or noir, ont été classés quatrième plus grand pollueur au monde par habitant en 2019 par la Banque mondiale. Le choix en janvier du patron d'Adnoc, compagnie pétrolière nationale des Emirats, pour présider l'événement, a provoqué l'inquiétude des défenseurs de l'environnement.

Liberté d'expression

De nombreuses ONG avaient dénoncé un conflit d'intérêts et des groupes de défense des droits humains avaient averti que les restrictions imposées par l'État du Golfe dans le domaine de la liberté d'expression risquaient d'entraver la participation des défenseurs de l'environnement.

Ces derniers "auront du mal à jouer efficacement leur rôle (...) pour faire face à la crise climatique dans un pays dont le gouvernement a un bilan aussi catastrophique en matière de droits de l'homme", avait averti l'ONG Human Rights Watch dans un rapport publié en mars.

Les manifestations, fréquentes lors des précédentes COP, avaient été autorisées lors de la dernière conférence de l'ONU sur le climat en Egypte, où les autorités répriment régulièrement les manifestations et arrêtent arbitrairement les activistes.

Mais l'hôte de la COP27 a été critiqué pour les restrictions qui ont rendu l'espace de rassemblement étroit et les militants devaient demander une accréditation 36 heures à l'avance.

S.R. avec AFP