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Moyen-Orient

Confusion sur le sort d'Edith Bouvier en Syrie

Les autorités françaises ne sont pas en mesure de confirmer que la journaliste française Edith Bouvier, blessée la semaine dernière à Homs, en Syrie, soit "en sécurité au Liban", a déclaré mardi Nicolas Sarkozy, qui avait auparavant assuré qu'elle avait é

Les autorités françaises ne sont pas en mesure de confirmer que la journaliste française Edith Bouvier, blessée la semaine dernière à Homs, en Syrie, soit "en sécurité au Liban", a déclaré mardi Nicolas Sarkozy, qui avait auparavant assuré qu'elle avait é - -

par Khaled Yacoub Oweis AMMAN (Reuters) - Les autorités françaises ne sont pas en mesure de confirmer que la journaliste française Edith Bouvier,...

par Khaled Yacoub Oweis

AMMAN (Reuters) - Les autorités françaises ne sont pas en mesure de confirmer que la journaliste française Edith Bouvier, blessée la semaine dernière à Homs, en Syrie, soit "en sécurité au Liban", a déclaré mardi Nicolas Sarkozy, après avoir assuré qu'elle avait été évacuée saine et sauve.

"Il n'est pas confirmé qu'elle soit aujourd'hui en sécurité au Liban", a-t-il déclaré à des journalistes, en marge d'une visite à Montpellier (Hérault). "Les communications avec Homs sont difficiles. Je ne voudrais pas vous dire des choses inexactes. Nous travaillons sur l'exfiltration mais pour l'instant (...), je ne peux rien dire", a-t-il ajouté, parlant d'une situation "extrêmement complexe".

Interrogé un peu plus tôt sur le sort de la journaliste, qui a une jambe fracturée, le chef de l'Etat avait déclaré: "On m'a informé que ça s'était fait.

L'évacuation vers le Liban du photojournaliste Paul Conroy, blessé au cours du même bombardement, a été annoncée un peu plus tôt mardi par un diplomate en charge du dossier.

Pendant ce temps-là, la diplomatie onusienne continue d'oeuvrer à Genève comme à New York. Le Conseil de sécurité de l'Onu se penchera ce mardi sur un nouveau projet de résolution sur la Syrie qui prévoit l'arrêt des violences et l'accès de l'aide humanitaire aux zones les plus touchées, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères.

"Le texte qui est sur la table prévoit notamment l'arrêt des violences et un accès immédiat et sans entrave de l'aide humanitaire aux sites les plus menacés et nous avons tous évidemment la ville de Homs en tête", a déclaré Bernard Valero, le porte-parole du Quai d'Orsay.

"Face à l'urgence, il est temps que tous les membres du Conseil de sécurité, sans exception, fassent cesser cette barbarie", a-t-il ajouté lors d'un point de presse en émettant l'espoir que la Russie et la Chine ne s'y opposeraient pas.

LA RÉPRESSION A FAIT PLUS DE 7.500 MORTS

Le bilan de la répression syrienne a été réévalué à plus de 7.500 morts dans la population civile. "Des informations crédibles font état d'un bilan désormais souvent supérieur à 100 civils tués par jour, dont de nombreuses femmes et des enfants", a estimé mardi Lynn Pascoe, secrétaire général adjoint de l'Onu chargé des affaires politiques. "Le total des morts est certainement bien supérieur à 7.500", a ajouté le diplomate.

Sur le terrain, des opposants au régime ont annoncé que Bachar al Assad avait envoyé dans la nuit de lundi à mardi des soldats et des chars de la quatrième division blindée, unité d'élite sous le commandement de son frère Maher, à Homs.

Les forces syriennes ont par ailleurs continué à pilonner les bastions de l'opposition, tuant au moins 25 personnes mardi, selon l'opposition.

Dans la province de Hama, les forces syriennes ont bombardé la ville de Helfaya, faisant 20 morts parmi des villageois sunnites. L'Observatoire syrien des droits de l'homme a fait état d'au moins cinq tués, mardi à Bab Amro, un quartier de Homs.

Bachar al Assad, qui tente de donner à son pays l'apparence de la normalité, a déclaré qu'une nouvelle constitution, approuvée dimanche par référendum à près de 90% des voix, était entrée en application mardi. Cette nouvelle constitution mènera, selon lui, à l'organisation d'élections pluralistes d'ici trois mois. L'opposition a dénoncé une mascarade destinée à détourner l'attention des massacres perpétrés à Homs et ailleurs.

Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu s'apprête à condamner mardi la Syrie pour l'utilisation "brutale" d'armes lourdes dans des quartiers résidentiels et les persécutions infligées aux opposants.

Le projet de résolution a été rédigé par les pays arabes et la Turquie, avec le soutien de l'Union européenne et des Etats-Unis. Il dénonce "l'utilisation d'artillerie lourde et de chars pour attaquer des quartiers résidentiels, (...) causant la mort de milliers de civils innocents".

Le texte exprime également l'inquiétude du Conseil concernant la crise humanitaire dans les secteurs manquant de vivres, de médicaments et de carburant, et appelle la Syrie à autoriser l'envoi d'une aide dans les zones les plus touchées, notamment Homs, Deraa et Zabadani.

Il s'agira de la quatrième protestation formelle adressée par cette instance au régime du président Bachar al Assad, engagé depuis près d'un an dans une violente répression des mouvements d'opposition.

L'ambassadeur syrien auprès de la mission des Nations unies à Genève, Fayçal Khabbaz Hamoui, s'est pour sa part retiré du débat, qu'il a jugé "stérile" en dénonçant des "sanctions injustes et unilatérales" à l'encontre du peuple syrien, privé selon lui "de médicaments, d'essence, d'électricité et de transferts bancaires".

L'Union européenne a par ailleurs étendu mardi ses sanctions à sept membres du gouvernement syrien pour leur implication dans la répression du soulèvement contre le régime de Bachar al Assad.

Khaled Yacoub Oweis; Hélène Duvigneau pour le service français, édité par Jean-Philippe Lefief