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Moyen-Orient

Au Barheïn, des milliers de manifestants réclament "liberté et démocratie"

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Des milliers de manifestants membres de l'opposition chiite ont défilé vendredi au Bahreïn sous le slogan "Liberté et démocratie". Ils réclament la libération de militants emprisonnés.

Cette manifestation a été organisée après plus de deux mois de pause dans la mobilisation qui secoue cette petite monarchie du Golfe, dirigée par une minorité sunnite. Elle s'est déroulée près d'une autoroute reliant des villages chiites à la capitale Manama, située à trois kilomètres.

Les manifestants, parmi lesquels des femmes, ont brandi des drapeaux du Bahreïn et des portraits des militants. Les personnes sur ces portraits sont des opposants chiites incarcérés, selon les témoins.

Ils ont notamment remarqué des photos de Nabil Rajab, un défenseur des droits de l'Homme condamné à trois ans de prison pour participation à des manifestations non autorisées. Des pancartes portant l'inscription "Liberté pour Nabil Rajab" été brandies. "Nous n'oublions pas les prisonniers", ont aussi scandé les manifestants, selon ces témoins.

Cinq mouvements d'opposition, dont le principal, le Wefaq, est issu de la mouvance chiite, ont appelé à "la libération immédiate des prisonniers" qu'ils ont qualifié de "détenus d'opinion".

Dans un texte distribué aux manifestants et dont l'AFP a obtenu copie, l'opposition a dénoncé "l'utilisation de l'appareil judiciaire contre l'opposition" et des "verdicts politiques injustes", surtout en ce qui concerne "des symboles de l'opposition retenus en otages dans les prisons du régime".

"La politique de répression, de restriction des libertés politiques et les interdictions de voyager distribuées aux pays frères et amis ne nous empêcheront pas de continuer à porter les revendications légitimes du peuple bahreïni", a encore prévenu l'opposition.

Le ministère de l'Intérieur avait interdit toute marche pendant plus de deux mois afin de "restaurer l'ordre et réhabiliter les lieux de manifestation", après des plaintes pour des dégâts causés par les manifestants, selon les autorités.

Des manifestations sporadiques, notamment dans des villages chiites, se sont multipliées après la répression meurtrière menée mi-mars 2011, qui avait mis fin à des mois de manifestations menées par les chiites à Manama.