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Afghanistan

"On nous fait disparaître": le cri des femmes afghanes à l'ONU

Des femmes à Kandahâr, en Afghanistan, le 21/05/2022

Des femmes à Kandahâr, en Afghanistan, le 21/05/2022 - Javed TANVEER

Depuis leur retour au pouvoir le 15 août 2021, les talibans ont imposé des restrictions sévères aux filles et aux femmes pour qu'elles se conforment à leur vision ultra-rigoriste de l'islam.

Des femmes afghanes ont lancé lundi à l'ONU un vibrant appel en faveur d'une véritable action internationale pour mettre fin à l'"apartheid des genres" instauré dans leur pays depuis le retour au pouvoir des talibans.

"Aujourd'hui, les droits humains en Afghanistan n'existent pas", a déclaré Mahbouba Seraj devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, à l'occasion d'un débat sur les droits des femmes et des filles afghanes.

Cette journaliste et militante des droits des femmes en Afghanistan en a "assez" de tirer en vain la sonnette d'alarme sur l'abrogation des droits des femmes et des filles dans son pays. Elles doivent se couvrir entièrement en public, y compris le visage, idéalement avec la burqa, un voile intégral avec une grille en tissu au niveau des yeux.

Un "apartheid des genres"

"Les femmes afghanes sont désormais à la merci d'un groupe qui est foncièrement anti-femmes et ne reconnaît pas les femmes comme des êtres humains", a affirmé Razia Sayad, avocate afghane et ancienne commissaire de la Commission indépendante des droits de l'homme en Afghanistan.

"Les femmes de ce pays n'existent pas... On nous fait disparaître", a renchéri Mahbouba Seraj. Elle a appelé les dirigeants onusiens à prendre toutes les mesures possibles afin d'inverser la situation.

Elle a suggéré, avec d'autres, que le Conseil des droits de l'homme mette sur pied un groupe d'experts indépendants chargés de surveiller tous les violations, dans le but de demander des comptes aux auteurs de ces abus.

Le Rapporteur spécial de l'ONU sur l'Afghanistan, Richard Bennett, a également souligné l'importance de renforcer la question de responsabilité, et a suggéré que la situation pouvait être comparée à un "apartheid des genres".

A.G avec AFP