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Afghanistan

Afghanistan: reprise de dialogue entre Washington et les talibans

Des soldats américains en transit vers l'Aghanistan, en mars 2012.

Des soldats américains en transit vers l'Aghanistan, en mars 2012. - -

Les talibans afghans ont ouvert mardi un bureau de représentation au Qatar destiné à trouver une solution politique au conflit afghan. Un événement salué par Washington et Kaboul, qui ont annoncé dans la foulée l'envoi d'émissaires sur place.

L'événement est historique. Mardi, les talibans afghans ont ouvert un bureau de représentation au Qatar, destiné à trouver une solution politique au conflit afghan, qui dure depuis près de dix ans. Washington et Kaboul ont aussitôt salué l'initiative et ont annoncé dans la foulée l'envoi d'émissaires sur place.

Ces annonces sont intervenues le jour même où, à Kaboul, le gouvernement afghan a officiellement repris le contrôle de la sécurité du pays à la place de la force de l'Otan (Isaf), engagée dans un processus de retrait qui la verra retirer la grande majorité de ses 100.000 soldats d'ici la fin 2014.

Positions incompatibles

Le chemin de la paix s'annonce toutefois long et semé d'embûches, tant les positions de Kaboul et de ses alliés occidentaux, d'une part, et celles des talibans, d'autre part, restent à ce jour incompatibles, notamment sur la nature du futur régime afghan ou la présence militaire américaine après 2014.

A Doha, des représentants du Qatar et des talibans ont formellement ouvert "le bureau politique de l'émirat islamique d'Afghanistan" (le commandement taliban, ndlr).

Les talibans ont jusqu'ici toujours refusé de participer à des négociations de paix tant qu'il restera des soldats étrangers, qu'ils considèrent comme des "envahisseurs", sur le sol afghan.

Rencontre officielle dans quelques jours à Doha

Dans un communiqué envoyé mardi, les rebelles ont justifié l'ouverture du bureau en expliquant qu'il les aidera notamment à bâtir des relations avec le reste du monde, y compris avec les autres groupes afghans, l'ONU et les médias.

"Nous soutenons le principe d'une solution politique et pacifique qui puisse mettre fin à l'occupation de l'Afghanistan et garantir au pays un régime islamique et la sécurité", ajoutent les rebelles afghans.

Les talibans afghans, qui au contraire d'Al-Qaïda ne combattent qu'en Afghanistan, se gardent toutefois de mentionner dans leur communiqué cette dernière, qui reste leur alliée et avec qui ils ont des liens historiques très forts.

"Les États-Unis auront une rencontre officielle, la première depuis des années, avec les talibans dans quelques jours à Doha", a indiqué peu un responsable américain aux journalistes à Washington, en admettant que cette réunion marquait le "début d'un parcours très difficile".

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M.R. avec AFP