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Afghanistan

Afghanistan: les deux journalistes étrangers en mission pour l'ONU ont été libérés

Le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid lors d'une conférence de presse, le 7 septembre 2021 à Kaboul

Le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid lors d'une conférence de presse, le 7 septembre 2021 à Kaboul - Aamir QURESHI © 2019 AFP

Après avoir été captifs, deux journalistes étrangers ont été libérés en Afghanistan. Ils étaient en mission pour l'ONU.

Deux journalistes étrangers en mission en Afghanistan pour le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), qui avaient été arrêtés à Kaboul, ont été libérés ainsi que leurs collègues afghans. Le HCR, se disant "soulagé", a annoncé leur libération vendredi depuis Genève, sans préciser depuis quand ils étaient détenus.

"Nous sommes reconnaissants à tous ceux qui ont exprimé leur inquiétude et offert leur aide. Nous restons attachés au peuple afghan", a commenté l'agence des Nations unies dans un communiqué.

Ces arrestations ont eu lieu près de six mois après la reconquête éclair du pouvoir par les talibans en Afghanistan, à la faveur du retrait précipité des troupes américaines. Le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, qui s'était engagé plus tôt à se pencher sur la question, a déclaré vendredi soir que la situation avait été résolue.

"Les ressortissants étrangers qui se sont identifiés comme faisant partie d'une organisation internationale ont été détenus parce qu'ils ne possédaient ni cartes d'identité, ni licences, ni les documents nécessaires", a-t-il déclaré. "Ils étaient en bonne forme, en contact avec leurs familles, et après avoir été identifiés (...) ils ont été libérés", a ajouté Zabihullah Mujahid sur Twitter, sans donner de noms.

Un contexte de crise humanitaire

Le journaliste indépendant et ancien correspondant de la BBC Andrew North, qui couvre régulièrement l'Afghanistan depuis deux décennies, figurait parmi les personnes détenues, selon sa femme Natalia Antelava. "Andrew était à Kaboul pour travailler pour le HCR et essayait d'aider la population en Afghanistan", avait-elle expliqué sur Twitter, avant l'issue heureuse.

Ces arrestations sont intervenues alors que la communauté internationale a posé le respect des droits humains, particulièrement ceux des femmes, comme condition préalable à un éventuel retour de l'aide internationale qui représentait avant le retour au pouvoir des talibans environ 75% du budget afghan et portait le pays à bout de bras.

Sans ces fonds, et face au gel de 9,5 milliards d'avoirs afghans détenus à l'étranger, l'Afghanistan s'enlise dans une profonde crise humanitaire. Plus de la moitié des 38 millions d'Afghans sont menacés par la famine, selon l'ONU.

Les annonces vendredi de l'arrestation, puis de la libération, sont aussi intervenues au lendemain de la visite d'une délégation britannique à Kaboul. Le chef de la mission du Royaume-Uni en Afghanistan, Hugo Shorter, actuellement basé au Qatar, a rencontré jeudi le ministre taliban des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi. Cette rencontre a été l'occasion d'évoquer la crise humanitaire et la question des droits humains avec les responsables talibans, selon M. Shorter. Aucun pays n'a encore reconnu officiellement le gouvernement taliban.

A.A. avec AFP